The Mustang, la course des chevaux sauvages

The Mustang
de Laure de Clermont-Tonnerre
Drame
Avec Matthias Schoenaerts, Jason Mitchell, Bruce Dern
Sorti le 23 octobre 2019

Emprisonné depuis douze ans, Roman Coleman (Matthias Schoenaerts) est un homme solitaire et taiseux, sujet à des accès de colère. Afin d’aider à la réinsertion de ses détenus, la prison dans laquelle est enfermé celui-ci propose d’intégrer les prisonniers à un programme de dressage de chevaux. Au contact de ces animaux sauvages, Roman apprendra à canaliser ses frustrations et à affronter son crime.

Derrière la relation qui unit l’homme à l’animal, The Mustang nous plonge dans le cheminement d’un être humain pour devenir meilleur. Pour apprendre à maîtriser Marquis, son cheval, Roman devra apprendre à contrôler sa propre colère. Canalisant ainsi ses pulsions, il s’engagera sur le chemin de la rédemption tout en apprenant à connaître et accepter ses failles. Car lorsque Roman cherchera à utiliser la force face à Marquis, ce dernier se cabrera au point de projeter son dresseur au sol. Roman découvrira ainsi que la violence n’est pas la seule voie pour parvenir à ses fins.

Cette leçon d’humilité mènera celui-ci à se recréer et, ce faisant, à s’ouvrir. Ainsi, ses rapports avec sa fille et avec ses codétenus s’en verront transformés, humanisés ! Mais outre son rapport à Marquis, Roman bénéficiera du regard positif de Myles (Bruce Dern), le propriétaire de l’écurie qui distillera des encouragements çà et là : « Je suis fier de travailler avec vous », « Tu l’as mérité ». Ce regard positif et cette croyance en l’homme permettra à Roman et aux autres prisonniers engagés dans le programme de réinsertion de voir l’avenir sous un jour positif.

Ainsi vus et traités comme des êtres humains, ils canaliseront leur colère tout en apprenant l’ouverture aux autres et la gratification liée à leurs accomplissements. Antithèse du « Wild Horses » des Rolling Stones qui disait, « Ces chevaux sauvages n’arriveraient pas à m’arracher d’ici », c’est ainsi la rencontre avec Marquis qui permettra à Roman de se reconstruire et d’envisager l’avenir.

Se remémorant probablement sa composition sur Bullhead (Michaël R. Roskam, 2011), Matthias Schoenaerts donnera au personnage de Roman un côté animal, transparaissant notamment dans la respiration de l’acteur, lourde, pesante, comme celle d’un cheval. Personnifiant ainsi l’animal, c’est lui-même qu’il lui faudra dompter. Et l’évolution de Roman sera flagrante tout au long du récit, grâce à la prestation nuancée de l’acteur.

Sans pour autant souffrir de temps morts, cette nouvelle réalisation de Laure de Clermont-Tonnerre prend son temps pour faire évoluer son intrigue et ses personnages. The Mustang est ainsi un film qui, tout en douceur, sous forme de western social, livre l’histoire d’une réinvention humaine.