Taj Mahal, l’image du terrorisme aveugle

taj mahal poster

Taj Mahal

de Nicolas Saada

Drame

Avec Stacy Martin, Louis-Do de Lencquesaing, Gina McKee

Sorti en DVD le 5 avril 2016 (BAC Films)

Pour son second long-métrage, Nicolas Saada nous emmène au cœur du drame de l’hôtel Taj Mahal à Bombay en Novembre 2008, ville où se sont déroulées plusieurs attaques terroristes.

L’histoire est celle d’une jeune fille de dix-huit ans, Louise – interprétée par Stacy Martin (Nymphomaniac), qui suit ses parents à Bombay. Alors que ces derniers dinent en ville, Louise préfère rester seule dans leur suite. C’est alors qu’elle entend des bruits suspects. Coincée dans l’hôtel, dans le noir, n’ayant pour unique lien avec l’extérieur que son téléphone portable, Louise va devoir canaliser sa peur pour tenter de survivre à l’attaque terroriste qui a lieu au sein de l’hôtel.

Inspiré par l’histoire vraie d’une jeune femme coincée dans sa chambre pendant plusieurs jours lors des attentats de Bombay en 2008, Nicolas Saada signe ici un sujet complètement dans l’air du temps. Un peu trop dans l’air du temps peut-être puisque la sortie du film devait se faire en Novembre 2015… L’attente, l’inquiétude, les questionnements et les heures d’angoisse des rescapés, victimes psychologiques de ces drames inhumains, sont majoritairement traités du point de vue de la jeune Louise qui ne fait qu’entendre ce qui se produit pendant que ses parents cherchent désespérément à la rejoindre en traversant une ville plongée dans le chaos.

Malgré une relation un peu froide et morose entre Louise et ses parents interprétés par Gina McKee (Coup de foudre à Notting Hill, les Burgias) et Louis-Do de Lencquesaing (Polisse, Marseille), de petits moments de complicité subsistent. Dans un décor folklorique et une musique parfaitement en concordance avec le sujet, Taj Mahal est plutôt réussi. L’utilisation de dialogues bilingues en français et en anglais est, quant à elle, très bien gérée.

Au-delà de cela, Nicolas Saada nous amène à nous questionner sur « l’après ». Au lendemain de telles attaques, comment s’en remet-on ? Comment digérer les faits ? Comment reprendre le cours de sa vie lorsque celle-ci a été meurtrie, détruite ? Car si l’on oublie vite l’impact psychologique de ce type d’évènements, les victimes, elles, n’oublieront malheureusement jamais. Ce film apparait donc comme une allégorie réaliste des dégâts : du terrorisme aveugle.

A propos Raphaëlle McAngus 49 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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