Rencontre sur la Transsaharienne

rencontre sur la transsaharienne couverture

scénario : Pierre Christin
dessin : Sébastien Verdier
éditions : Dupuis, Collection Air libre
sortie : juin 2014
genre : Tranche de vie, aventure

Au premier coup d’œil, Rencontre sur la Transsaharienne apparaît comme le témoignage d’une expérience de vie belle et enrichissante.  L’histoire raconte en effet la rencontre de sept personnes issues de mondes totalement éloignés les uns des autres, que ce soit socialement, culturellement ou géographiquement.  Ces personnes se rencontrent dans un contexte hors du commun, au milieu du désert, aux abords de la route de la Transsaharienne, là où se croisent  commerçants, migrants, milices, hommes et femmes en tout genre.

Malheureusement, pour raconter une expérience de vie comme celle-ci, pour permettre au lecteur de rentrer dans l’histoire, il faut prendre le temps et lui donner le temps.  Hors « Rencontre sur la Transsaharienne » raconte en une quarantaine de pages une histoire qui pourrait se raconter en plusieurs tomes.  Surtout que le parcours des protagonistes n’est pas des moindres.  D’un côté, il y a trois jeunes européens à la recherche d’un sens à donner à leur vie.  De l’autre, deux cousins des Emirats Arabes, partis chasser illégalement en Afrique.  Ce drôle de trio se termine par deux villageois qui remontent le continent africain pour aller clandestinement sur Paris.  Il est donc triste que ces trois mondes se rencontrent dans la rapidité et dans la généralité.  Ils ne portent avec eux rien de personnel. L’histoire reste en surface, ne prend pas en profondeur et n’apporte pas au lecteur l’expérience à laquelle il s’attendait.   Alors qu’elle aborde des thématiques sensibles, voir douloureuses, « Rencontre sur la transsaharienne » se contente d’offrir un moment de divertissement.  Elle crée dans ses débuts une envie de creuser plus loin mais ne répond pas à cette attente, que ce soit au niveau du récit ou au niveau de la personnalité de ses protagonistes.

Graphiquement pourtant, le dessin amène un vent de nostalgie avec un visuel très pop qui se place parfaitement dans la résurgence actuelle des années 90.  Des couleurs pleines de peps que l’on doit à Evelyne Tran-Lê, se fondent dans le dessin au trait net et simple de Sébastien Verdier.   Le duo entre le dessin et la mise en couleur fonctionne à merveille et offre à ce road-movie ses allures de cartes postales d’Afrique.

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