Quarante-et-un au Varia

Conception et mise en scène de Bernard Breuse, Miguel Decleire, Stéphane Olivier avec Allan Bertin, Nathalie Cornet, Bernard Eylenbosch, Lucie Guien, Marie Henry, Nahee Lee, Elisa Lozano Raya, Emilie Meinguet, Jean-Baptiste Polge, Judith Williquet, Mélanie Zucconi

Du 17 octobre au 25 octobre 2014 à 20h30 au Varia

La pièce Quarante-et-un trouve son nom dans l’histoire de son collectif, Transquinquennal. Elle célèbre un anniversaire, celui de leur 41ème spectacle. Et pour bien faire, elle se lance dans la recherche de la beauté, et oui, rien que ça. Pour y parvenir, le collectif pose toute une série de question dont une revient régulièrement, « Préférez-vous un beau spectacle ou un bon spectacle? » et plus précisément aux spectateurs, « 41 est-il un beau spectacle ou un bon spectacle? »

Il faut préciser que le public n’est jamais en reste avec Transquinquennal. Le collectif a toujours pris à cœur de bousculer un peu ses spectateurs, de jouer avec les codes de la mise en scène pour l’interroger sur ce qu’il voit sur la scène. L’exemple le plus frappant restera la première de « Capital Confiance » au Varia. Un panneau avec un bouton en son centre était placé sur le bord de la scène. Le panneau indiquait que si un spectateur appuyait sur le bouton, la pièce s’arrêterait. Au bout de 10 minutes, un spectateur a appuyé et le spectacle s’est terminé. La colère première du public envers le collectif s’est transformée en un débat concernant les responsabilités de chacun et la notion de confier sa voix à un responsable pour la communauté. Et c’est bien ça Transquinquennal, provoquer le public, l’appeler à participer, à bouger.

Dans Quarante-et-un, l’ensemble des questions posées sur la notion du beau amène le spectateur à répondre pour lui-même. Et pour le stimuler dans cette recherche inconsciente de la beauté, les acteurs en appellent à la fois à une culture très populaire et à une culture beaucoup plus pointue, interrogeant au passage la classification du beau dans notre société. Ainsi Cameron Diaz fréquente Marcel Duchamps, la vidéo très populaire du Double arc-en-ciel précède de quelques scènes les références au Lac des signes, la musique classique vit à côté de celle du génériques des Allumeuses.

Mais au travers de ces quarante-et-une scènes qui fonctionnent comme des parataxes (mode de construction par juxtaposition de phrases ou des mots dans lequel aucun mot de liaison n’explicite les rapports syntaxiques qu’entretiennent les phrases ou les mots) c’est aussi nos rapports à la vie et nos valeurs qui sont interrogés dans un jeu d’avant et d’arrière scène.

Au final, Transquinquennal nous offre un spectacle original qui, même s’il met du temps à trouver son rythme, regorge d’énergie, d’inventivité, d »humour et de vérité. Tout le monde n’adhère pas à cet univers de questionnement qui se penche sur les tabous de notre société. Il n’empêche que le collectif traite ses questions de manière réfléchie et que cela reste particulièrement appréciable.

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