Ma folle semaine avec Tess : une ode à la vie

Ma folle semaine avec Tess
de Steven Wouterlood
Famille
Avec Sonny Coops van Utteren, Josephine Arendsen, Jennifer Hoffman
Sorti le 18 septembre 2019

Sam, un jeune garçon de dix ans, passe une semaine de vacances sur la côte d’une île hollandaise avec ses parents et son frère aîné. Perdu dans ses réflexion sur le monde, Sam s’interroge sur la mort et particulièrement sur celles à venir des membres de sa famille. Étant le plus jeune du clan, Sam craint la solitude qu’il va devoir affronter le jour où ses proches auront disparu. Il décide donc de se préparer à cette situation en mettant sur pied un entraînement à la solitude. Déterminé à mener à bien cet exercice, Sam n’hésite pas à mentir à ses parents et à éviter les sorties familiales afin de pouvoir rester de longues heures seul avec lui-même.

Toutefois, la rencontre avec une fille de son âge, répondant au nom de Tess, va quelque peu perturber ses plans. Tess vit sur cette île avec sa mère pour seule famille. Sans réellement comprendre les motivations des étranges agissements de sa nouvelle amie, Sam va suivre Tess dans ses projets et  vivre une expérience qui va lui ouvrir les yeux.

Sam est un petit garçon qui grandit et qui s’inquiète du monde. Il craint la mort car elle risque de lui prendre tous ceux qu’il aime. Il craint la solitude et l’ennui. Il craint les sentiments qu’il peut ressentir vis-à-vis des autres. Pour lui, s’attacher à quelqu’un, c’est prendre le risque de souffrir. En un sens, il est semblable à beaucoup d’êtres humains qui, à un moment ou un autre, traversent le même type de questionnement.

Ce film raconte un voyage initiatique au cours duquel Sam va découvrir ce qui est réellement important. Cette histoire est d’une beauté presque poétique, qui aidera les plus jeunes à comprendre (et rappellera aux plus âgés) l’importance des liens que nous tissons avec nos proches. Dans une société où nos interactions se font de plus en plus à travers des écrans, c’est plaisant et appréciable de rappeler que les plus belles choses dans une vie sont les moments partagés et les souvenirs qui en découlent.

L’ensemble des acteurs a réussi à porter avec vraisemblance l’histoire du roman d’Anna Woltz paru en 2013. Sonny Coops van Utteren est assez crédible dans le rôle de Sam dont il a su exprimer les tourments et les maladresses d’enfants. Joséphine Arendsen, qui incarne Tess, est plus difficile à cerner ; serait-ce dû à son jeu d’actrice ou au caractère saugrenu de son personnage ? Nous saluons quoi qu’il en soit la performance de ces deux jeunes acteurs qui sont à la hauteur pour une première participation à un long métrage.

L’histoire oscille entre légèreté et profondeur, entre l’apparente candeur des réflexions enfantines et les questions lourdes qu’elles soulèvent. Dans une représentation juste de l’apparente banalité de la vie quotidienne, Sam et Tess vont vivre une série de situations loufoques qui sont en réalité le sel de l’existence.

Au cœur d’un paysage typiquement hollandais, avec la plage et ses dunes, les ballades à vélos et les croquettes de poissons, rien ici n’est exagéré. Là où l’adulte sourira avec une certaine nostalgie, l’enfant verra un moyen de prolonger le souvenir des vacances à la plage. Les vacances sont souvent un bon moment pour grandir, ce film et les idées qu’il porte en est un autre.