« Lucky », une comédie caricaturale

Lucky
d’Olivier Van Hoofstadt
Comédie
Avec Michaël Youn, Alban Ivanov, Florence Foresti
Sorti le 26 février 2020

Penché sur la tombe de l’être aimé, un homme se rappelle de la jalousie de son amie décédée… Qui n’est autre que son chien. La première scène nous plonge ainsi directement dans l’humour sombre et déjanté de la comédie.

Dans un décor de banlieues oubliées, différentes histoires vont s’entre-mêler progressivement. Nous suivons d’abord de près les magouilles d’une femme sans éthique. Caroline Jamar est une flic corrompue et grotesque qui rêve d’être promue au rang de commissaire. Ensuite, nous en revenons à Willy qui a perdu son chien. Il va bientôt perdre son appartement aussi, et il veut en finir avec la vie. Cependant, son ami d’enfance Tony, désespérément endetté lui-aussi, arrive au bon moment et tente de l’en empêcher. Alors que les deux potes assistent à un concours canin, une idée loufoque les anime : voler le chien de la brigade des stupéfiants. En effet, grâce au flair de ce gentil animal, ils pourraient devenir riches ! Mais comment transporter et cacher tout le butin ? C’est là qu’entre en jeu tout le savoir faire de Caroline, qui accepte sans hésiter de prendre part à la folle opération.

Une ambiance jaunâtre et poussiéreuse évoque le climat du film Dikkenek, cependant l’humour n’atteint pas le même niveau de réussite. Bien que Lucky possède tous les ingrédients pour amuser le public, le rythme est un peu trop lent et les dialogues manquent de caractère, avec des répliques qui semblent planer dans le vide. Les acteurs jouent toutefois à merveille leurs personnages, qui semblent conçus pour susciter chez le spectateur un sentiment partagé entre la répulsion et l’attachement. Ce ressenti contradictoire caractérise également certaines scènes du film où le comique se fond au drame au point qu’il ne reste plus qu’une atmosphère floue et une impression d’inaccompli.

Malgré tout, Olivier Van Hoofstadt explore un scénario original et intéressant. Lucky a assurément du potentiel pour les amateurs d’humour noir.

A propos Donata Vilardi 25 Articles
Journaliste du Suricate Magazine