« L’ombre d’un soupçon » : livre brumeux

Titre : L’ombre d’un soupçon
Autrices : Liv Constantine
Editions : Harper Collins
Date de parution : 24 juin 2020
Genre : Thriller

Derrière le nom de plume de Liv Constantine se cachent deux sœurs, Lynne et Valerie Constantine. Elles écrivent principalement des thrillers psychologiques et ont connu un succès retentissant avec « L’autre Mrs Parrish » paru en 2017.

« L’ombre d’un soupçon » ne déroge pas à la règle et s’inscrit dans la continuité des œuvres précédentes du duo. Kate English voit son monde doré s’écrouler lorsque sa mère, Lily, est assassinée à son domicile. Peu après ce drame, elle est persécutée par le meurtrier de sa mère qui lui envoie des messages intimidants, commet des actes malveillants et lui offre des cadeaux sanglants. Comme la police ne lui est d’aucune aide, elle décide de s’associer avec sa meilleure amie Blaire Barrington, récemment réapparue dans sa vie. Elles sont certaines que le coupable fait partie de l’entourage de Kate et mettent tout en œuvre pour le démasquer.

Ce thriller est extrêmement disparate et manque de cohésion entre les chapitres. Nous ressentons qu’il a été écrit par deux personnes car le style diffère énormément et ne permet pas une lecture fluide et aisée. Certaines parties sont haletantes et font monter le suspense tandis que d’autres sont totalement superflues.

Les autrices mettent beaucoup de temps à présenter tous les personnages et à instaurer une atmosphère inquiétante. Elles ajoutent trop d’éléments inutiles comme d’innombrables suspects et de nombreux mobiles qui rendent le récit confus et parfois dénué d’intérêt. Ce livre est très académique et sans profondeur aussi bien dans la psychologie des personnages très stéréotypés que dans la trame narrative.

Moderne, l’histoire emprunte plusieurs idées et composantes de séries actuelles ou plus anciennes à succès. Elle s’apparenterait à un crossover entre « Gossip Girl » et « Pretty Little Liars » ou « Desperate Housewives ». Ces séries (tout comme ce livre) sont remplies de rebondissements, nous montrent qu’il faut regarder au-delà des pelouses bien tondues, des apparences et des faux semblants et nous dévoilent le mobile du crime dans les derniers épisodes (ou les 100 dernières pages dans ce cas-ci). Cependant, les indices distillés tout au long de « L’ombre d’un soupçon » permettent aisément de démêler l’intrigue et d’entrevoir le dénouement.