L’homme du hasard au Boson

De Yasmina Reza, mise en scène de Bruno Emsens, avec Jo Deseure et Christian Crahay

Du 16 octobre au 5 décembre 2015 à 20h15 au Boson

Pour son quatrième spectacle depuis l’ouverture du Boson comme salle de spectacle en 2013, ce petit centre culturel, à deux pas de la place de la Petite Suisse, nous accueille pour des représentations intimistes ou le public à même la scène, à l’occasion d’être au plus proche des acteurs. Ne présentant que deux spectacles par an, leur choix s’est porté sur L’homme du hasard, qui met en vedette Jo Deseure et Christian Crahay, deux acteurs au jeu impeccable dans cette œuvre théâtrale créée par Yasmina Reza et mise en scène avec soin et précision par Bruno Emsens, tous deux de nombreuses fois récompensés dans leur domaine respectif.

Au fond de la scène se trouve un compartiment de train où deux inconnus à l’automne de leur vie se font face. S’ils ne se parlent pas, ils sont cependant prisonniers de leurs réflexions. Les acteurs se retrouvent sur l’avant-scène remplacé dans le compartiment par leur double, des marionnettes articulées grandeur nature, dont les visages ont été exécutés à partir du moulage des visages des acteurs. Ces marionnettes représentent les deux protagonistes assis dans le train se faisant face sans se parler tandis que les acteurs qui se meuvent représentent leur âme en proie avec leurs réflexions.

Un écrivain égocentrique qui se demande pourquoi il est devenu aussi amer et en face de lui une femme, qui l’a reconnu car elle est fan de ses livres. Tandis que lui reste complètement centré sur lui-même pensant à son prochain roman et désespérant du choix amoureux de sa fille, toutes les pensées de la femme sont tournées vers lui. Elle lui raconte sa vie et sa passion pour ses livres comme un écho aux pensées de l’écrivain. Et puis, elle se décide à sortir L’homme du hasard de son sac, un des  livres qu’il a écrit pour voir sa réaction. Peu à peu, leurs âmes se rejoignent dans ce train Paris-Francfort. Peu à peu, l’un découvre l’autre et une connexion muette se crée. Peu à peu ils tentent de se parler sans savoir par où commencer. Jusqu’à ce que finalement la discussion prend son envol. Ils découvrent alors qu’ils ont bien plus en commun que de simplement partager le même wagon de train. Une ode aux rencontres de quelques heures qui peuvent changer une vie qui nous offre la certitude que deux étrangers peuvent avoir plus en commun que deux amis de longue date. Et si tout cela n’était finalement pas un hasard ?

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.