« Les Rolling Stones & Nellcote », Exile On Villefranche-sur-Mer

Titre : Les Rolling Stones & Nellcote
Auteurs : Benoît Jarry, Dominique Tarlé, Florence Viard
Editions : Le Mot et le Reste
Date de parution : 22 avril 2021
Genre : Musique, Histoire

En 1972 paraissait Exile On Main Street, l’un des albums les plus mythiques des Rolling Stones ! Enregistré l’année précédente dans les caves de la désormais célèbre Villa Nellcote, située à Villefranche-sur-Mer, Exile constitue une œuvre considérée par beaucoup comme le meilleur album du célèbre groupe britannique.

Il n’est cependant pas ici question de cet opus, mais plutôt du lieu dans lequel celui-ci a été enregistré…

Construite par le banquier Eugène Thomas à la charnière du XXe siècle, la villa de seize pièces fut, à sa création, baptisée Amicitia, avant de changer de main pour devenir Pavillon Brulatour (1905) et finalement Nellcote en 1918. D’esprit néoclassique et Belle Époque, l’édifice attirera Keith Richards en 1971 – qui la transformera en Nellrock l’espace de six mois –, tandis que les Stones auront choisi de s’exiler sur la Côte d’Azur afin d’échapper à l’administration fiscale britannique.

À la découverte de Les Rolling Stones & Nellcote. La véritable histoire d’une villa mythique, le lecteur pourra se retrouver décontenancé. Car les Stones n’interviendront finalement que le temps d’une trentaine de pages dans cet ouvrage, à savoir un seul tiers du livre…

Mais réduire la publication à cela serait une erreur. Car au-delà de son rapport limité au rock’n’roll, elle constitue d’abord et avant tout une histoire de la villa Nellcote d’hier à aujourd’hui. Si son titre sera à cet égard trompeur, son sous-titre remettra donc le lecteur sur la bonne voie !

Dans cette optique, la lecture des premiers chapitres séduira rapidement, tant les auteurs Benoît Jarry et Florence Viard fournissent un travail critique et livrent quantité de détails intéressants. On apprendra ainsi que Samuel Lévi Goldenberg, l’un des propriétaires des lieux aura réchappé au naufrage du Titanic, étant même le seul passager à avoir emporté ses bagages lors du sauvetage. On découvrira encore que, lors de l’installation des Stones dans la région, le bassiste Bill Wyman emménagera dans la maison voisine du peintre Marc Chagall !

Les auteurs jetteront encore la lumière sur la parenthèse nazie de la French Riviera, en prenant toutes les précautions d’usage quant à l’occupation de Nellcote durant la Seconde Guerre mondiale.

En conclusion, derrière un titre légèrement trompeur, Les Rolling Stones & Nellcote présente une histoire particulièrement riche et intéressante de Nellcote, replaçant le lieu dans son contexte historique et géographique. De la Belle Époque au « Café Keith » en passant par la crise de 1929, l’ouvrage présente un panorama de l’existence de ce qui est aujourd’hui un « monument historique du rock ».

Cinquante ans après la location des lieux par Keith Richards, il était fortement intéressant de revenir sur l’histoire d’un lieu mythique ayant vu défiler plus d’une dizaine de propriétaires. Faisant preuve d’un recul et d’une objectivité particulièrement bienvenues, les auteurs sauront greffer un contexte historique aux magnifiques clichés de Dominique Tarlé.

En résulte un ouvrage riche qui jettera la lumière sur la Villa Nellcote. Si les Rolling Stones seront finalement peu présents tout au long de la centaine de pages que constitue ce texte, il n’en reste pas moins un merveilleux éclairage sur un lieu mythique du rock’n’roll !