Les récits d’un jeune médecin aux Martyrs

de Mikhaïl Boulgakov

Mise en scène : Alexandre von Sivers avec Dominique Rongvaux

Du 5 mars au 5 avril au Théâtre des Martyrs

Au moment où la révolution bouleverse les mentalités dans les grandes villes russes, un jeune médecin, à peine diplômé, est envoyé seul en poste dans les profondeurs du pays. « J’étais tout juste un médecin de vingt-quatre ans, diplômé depuis deux mois, qu’on avait nommé directeur de l’hôpital de Nikolskoïé ». Inexpérimenté, il doute très fort de ses capacités, jusqu’à croire à l’imposture. Mais les situations d’urgence le mettent vite face à ses nouvelles responsabilités : amputation, accouchement périlleux, trachéotomie, … Des interventions lourdes au cours desquelles il fait preuve d’une parfaite maîtrise et d’une grande habileté. Fort de ces quelques réussites consécutives, il incline à passer du doute à l’assurance, mais la réalité du terrain le ramène cependant vite à plus de modestie.

Jamais publiés en volume du vivant de l’auteur, qui avait fort à faire avec la censure politique sous Staline, les récits d’un jeune médecin sont d’ordre autobiographique. Mikhaïl Boulgakov, auteur du célèbre Maitre et Marguerite, était jusqu’en 1920 médecin avant de se consacrer à l’écriture. Il a exercé entre 1916 et 1917 dans un petit hôpital de campagne géré par la Croix-Rouge. Au cours de ce séjour, il a reçu plus de 15 361 patients et a pratiqué nombre d’interventions délicates. Il puisera par la suite dans ses souvenirs pour nous conter les aventures tragi-comiques d’un médecin de campagne qui bataille ferme contre le fatalisme et la résignation ambiants.

Dans ce seul en scène au décor élémentaire, Dominique Rongvaux nous livre une fabuleuse leçon de vie en racontant avec brio ces récits à la fois touchants et pleins d’autodérision. La mise en scène, signé Alexandre von Sivers, est sobre, dénuée d’artifice pour mieux préserver la force du texte.

On suit avec la plus grande attention les (més)aventures de ce jeune praticien qui dépeignent la fragilité de l’homme confronté à une réalité qui s’impose à lui par la force. Un spectacle drôle et poignant à prescrire sans réserve.

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