« L’Ecole de Topeka » ou le quotidien d’un couple de psys

Titre : L’Ecole de Topeka
Auteur : Ben Lerner
Editions : Christian Bourgois
Date de parution : 1er septembre 2022
Genre : Roman

Le dernier roman de Ben Lerner se situe à Topeka, ville principale du Kansas, et a comme point de mire la famille Gordon : Jane, thérapeute et autrice à succès de livres sur le couple ; Jonathan, époux de Jane et psychologue et Adam, leur lycéen de fils.

On suit la vie des protagonistes en endurant les insultes que Jane reçoit régulièrement de la part de maris quittés par leur femme, les tourments de Jonathan sur sa vie sentimentale et les interrogations d’Adam sur sa montée en puissance au club de débat de l’école.

Jane et Jonathan travaillent tous deux dans une clinique psychiatrique, tout comme les parents de Ben Lerner, qui sait donc de quoi il parle. De ce fait, on tourne pas mal dans la sphère psychanalytique, que ce soit dans le champ lexical des personnages – assez cérébraux – que dans leurs réactions.

Les chapitres alternent selon les points de vue des Gordon et sont entrecoupés par les pensées de Darren, un jeune homme violent, dont on n’a toujours pas compris la plus-value apportée au texte, ni même la pertinence.

La société dépeinte par Ben Lerner est truffée de concepts tels que la masculinité nimbée d’une écœurante sauce trumpienne, l’homophobie religieuse ou l’antisémitisme. Certes, la dénonciation est louable, mais à force de batailler sur autant de fronts, il en résulte un récit malheureusement éparpillé et indigeste.

Cependant, les conseils prodigués pour un cunnilingus parfait auront retenu notre attention ! Aussi, il est amusant de voir la proportion que peuvent prendre des incidents de la vie quotidienne quand on est thérapeute, homme, femme, père ou mère. Ainsi, lorsque Adam, enfant, enrobe son pénis de plusieurs couches de chewing-gums, les interprétations de ses parents sont intéressantes : quand Jonathan suppose une exploration du corps, Jane en est à penser à une auto-castration simulée… la différence de jugement est assez cocasse !

Quoi qu’il en soit, un livre qui ravira les amateurs de fresques politico-sociétales, un concept dont on voit à peu près ce que cela signifie, sans vraiment savoir l’expliquer…à l’image de L’Ecole de Topeka.