Le narcotrafic, tome 2 de L’Aventure géopolitique

Extrait de la bande dessinée Le narcotrafic, tome 2 de L’Aventure géopolitique (Mister Geopolitix, Soleil, 2022)

Extrait de la bande dessinée Le narcotrafic, tome 2 de L’Aventure géopolitique (Mister Geopolitix, Soleil, 2022)

Scénario : Mistergeopolitix et Ludovic Danjou
Dessin : Adrien Martin
Éditeur : Soleil
Sortie : 21 juin 2022
Genre : Documentaire, Essai

Le célèbre Youtubeur Mister Geopolitix se lance dans la bande dessinée. Après un 1er tome sur la déforestation, le tome 2 de la série « L’Aventure géopolitique » sur Le Narcotrafic,  vient compléter ses reportages vidéo sur le commerce de la drogue. Gildas, alias Mister Geopolitix, s’y met en scène en train de filmer ses reportages lors d’un voyage qui le mène de la Colombie à l’Afghanistan en passant par le Mexique… et qui finit par l’Europe, où beaucoup de ces drogues sont vendues sans que leurs consommateurs aient bien souvent conscience des enjeux de production.

Une enquête à haut risque

Comme dans ses reportages vidéos dont la qualité lui vaut d’avoir aujourd’hui plus de 180 000 abonnés sur YouTube, Mister Geopolitix propose dans chaque tome de la nouvelle série BD L’Aventure géopolitique d’explorer un thème d’actualité du point de vue de son impact global, en mettant en lumière les interdépendances entre pays et individus. Dans Le Narcotrafic, 2e tome de la série, il s’interroge sur ce qui pousse les agriculteurs en Colombie et en Afghanistan à choisir de cultiver un produit destiné à la production de drogue (respectivement la coca, pour la cocaïne, et le pavot, pour l’héroïne), mais aussi sur les motivations des autres acteurs de la chaîne qui transforment puis exportent, en toute illégalité, ces produits hautement additifs et nocifs pour l’être humain.

Bien qu’escorté par des activistes locaux qui le mettent en relation avec les principaux acteurs concernés, notre reporter du web se trouve plus d’une fois dans une situation périlleuse, le milieu de la drogue étant connu pour son goût du secret et sa violence extrême. C’est d’ailleurs ce côté personnel du récit qui fait l’intérêt de la bande dessinée : l’auteur-narrateur raconte ses rencontres et ses découvertes à la première personne, n’hésitant pas à partager également ses craintes, ses questionnements et ses analyses.

La géopolitique des drogues

Les portraits des personnes qu’il rencontre au fil de son enquête participent également de cette touche personnelle, mais on regrette que les aspects géopolitiques soient finalement peu développés en dehors de l’annexe didactique. La concurrence entre les différents pays producteurs de drogues et surtout l’évolution des trafics au fil du temps auraient pu être davantage abordés, de même que l’impact de la consommation dans les différentes parties du monde.

On finit donc Le Narcotrafic avec une impression de trop peu, mais avec l’envie de se plonger dans les reportages vidéos afin d’approfondir le sujet. Le passage de la vidéo YouTube à la BD, déjà tenté par d’autres comme Nota Bene avec plus ou moins de succès, reste malgré tout plutôt une réussite dans le cas de Mister Geopolitix !

A propos Soraya Belghazi 373 Articles
Journaliste