« Le Jardin céleste », une nostalgie réconfortante

Titre : Le Jardin céleste
Auteur : Karel Schoeman
Editions : Actes Sud
Date de parution : 5 octobre 2022
Genre : Roman

Ecrivain prolifique et plusieurs fois récompensé pour ses œuvres, Karel Schoeman nous plonge avec son roman Le Jardin céleste dans un monde disparu, un univers extrêmement codifié plein de charme et de beauté pour nous, lecteurs qui n’avons jamais dû nous y frotter. Une société également décrite dans la série à succès Downton Abbey et dont on retrouve le charme et l’élégance désuète dans ce récit.

En 1937, Nikolaas, jeune homme sud-africain venu étudier dans une université britannique, est invité à passer l’été avec la famille d’un camarade, dans la campagne anglaise. Alors que la guerre civile espagnole fait la une des journaux et que l’on débat de la menace posée par Hitler avec désinvolture ou effroi, il s’initie aux charmes de la vie aristocratique : parties de croquet, bals, dîners habillés, jardinage, virées en voiture… Tenaillé par son sentiment de non-appartenance, par la peur de commettre un impair, il observe, grisé, tout un monde s’acheminer vers sa fin.

Une nostalgie pleine de justesse

Un voile de nostalgie couvre assurément le septième roman de Karel Schoeman, cette même sensation que l’on éprouve à la lecture du chef d’œuvre de Stefan Zweig, Le Monde d’hier, souvenirs d’un Européen. Et dans les deux cas, on ne peut être que stupéfait par la justesse du propos et le réalisme des protagonistes qui, sachant la fin de leur monde proche, ne dévient néanmoins jamais du destin que l’Histoire a tracé pour eux.

Œuvre très agréable à lire, Le Jardin céleste nous plonge pour quelques heures dans un monde où les choses semblaient immuables et où l’on pouvait pour quelques temps encore, garder le chaos extérieur aux grilles des riches demeures aristocratiques. Loin de faire l’éloge de ce milieu, l’écrivain nous montre à quel point il pouvait sembler anachronique à quelques instants de sa chute, peu adapté au monde moderne mais d’une élégante beauté et d’un ineffable charme.