La Chouette entre veille et sommeil, cinq jolies histoires

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La Chouette entre veille et sommeil

d’Arnaud Demuynck, Frits Standard, Samuel Guénolé, Clémentine Robach et Pascale Hecquet

Animation

Sorti le 19 octobre 2016

La chouette, entre veille et sommeil, nous présente cinq jolies histoires. Idéales avant d’aller dormir, ces petits dessins animés aux couleurs douces, aux sonorités apaisantes offrent une belle transition vers la quiétude nocturne.

« Compte les moutons » réussit d’emblée à nous interpeller. En effet, les adultes que nous sommes s’identifient sans difficulté au père, qui après une journée de travail, aimerait  bien profiter de sa soirée pour lire son journal…

On est frappé de voir la façon dont l’imaginaire de l’enfant prend au pied de la lettre les solutions délivrées à la va vite par le père. On voit le petit intégrer et utiliser ses conseils comme de véritables outils pour résoudre son problème d’insomnie… La situation devient de plus en plus absurde, car ce sont alors les solutions que le père croit apporter qui amplifie le problème de l’enfant  !

Par cette petite histoire drolatique, on voit comment le « pour de faux » de l’adulte, est immédiatement interprété et récupéré par l’enfant comme du « pour du vrai ». L’imaginaire de l’enfant vient au secours d’un problème réel, mais la « machine à inventer » de l’enfant s’emballe, et il se trouve tout à coup submergé, pris au piège par une fantaisie soudain incontrôlable.. Le père, lui continue à alimenter son imaginaire sans s’en rendre compte.

Ce dessin animé nous parle du poids de nos paroles sur l’esprit des jeunes enfants. La puissance du mot de l’adulte est mis en exergue ainsi que son incapacité à en mesurer l’incidence sur le psychisme enfantin.

Nous ne dirons plus jamais « compte les moutons » sans réfléchir à deux fois !

Une autre paire de manche où le choix de tout montrer à la hauteur des yeux de l’enfant est judicieux ; quelle différence de perspective ! Le monde parait compliqué, démesuré, trop grand, bref : pas pratique !

Ce deuxième opus est très réussi principalement grâce à l’histoire, qui met en scène des situations typiques, récurrentes, dans laquelle nous (parents et enfants) nous nous retrouvons tous les jours (Ah le coup du bouton qui finit tout seul en bas du gilet…!). Construit sur une accumulation de galères, cet épisode tient notre curiosité en alerte et force la sympathie pour l’enfant et la maman. Forts en émotions, et boostés  à l’adrénaline matinale, ces héros du quotidien, paradoxalement nous apaisent; on entend la mère brailler, le petit garçon essayer, oublier, râler… Voici l’occasion de rire de nos petits enfers quotidiens et de dédramatiser!

La paire de moufle me semble particulièrement adaptée aux regards délicats des très petits. Il n’y a pas de paroles, mais on se laisse glisser avec délice dans l’atmosphère feutrée, douillette, douce, des paysages hivernaux. Les dessins sont  touchants, très esthétiques, apaisants. On perd un peu le fil de l’histoire en chemin, mais on se laisse bercer volontiers par ce défilé d’images, accompagnés par une musique tout aussi apaisante.

La soupe aux cailloux attirera fortement l’attention des petits, car le sujet est en soi tout à fait interpellant ! On regarde la recette de la soupe aux cailloux le sourcil froncé, le regard incrédule… petits et grands se diront « non, quand même pas !!!! ».

Les personnages, hauts en couleurs, avec des caractéristiques très marquées dans leur voix et leur accents venus du monde entiers, traversent l’histoire avec une grande pugnacité. On appréciera beaucoup les dessins, en particulier pour le choix des couleurs et l’harmonie dans les tons utilisés.

Le thème de La galette court toujours est lui aussi la cuisine, avec des dessins plus schématiques que les précédents opus, une belle relation mère/enfants, et le thème éternel du grand méchant loup, ici incarné par un renard. On revisite par là le thème ancestral de la peur d’être mangé, avec humour et drôlerie.

 

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