Gus, petit oiseau, grand voyage

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Gus, petit oiseau, grand voyage

de Christian De Vita

Animation, Famille

Sorti le 10 juin 2015

Gus (Arthur Dupont) est un oiseau orphelin, élevé par une coccinelle. Ayant toujours vécu dans une maison abandonnée, il rêve de découvrir le monde extérieur. Mais, loin d’être un brave, cette idée le fait frissonner à la fois d’enthousiasme et de peur. Un jour, il tombe sur le doyen d’une famille d’oiseaux migrateurs. Celui-ci, gravement blessé, doit confier la nouvelle route vers l’Afrique au premier venu. Pour Gus, c’est l’occasion rêvée de déployer ses ailes. Au lieu de partager l’information obtenue avec les oiseaux, il propose de les guider jusqu’en Afrique. Malgré ses doutes et son manque de compétence, il réclame ainsi la place de leader. Mais à travers ce grand voyage il va comprendre que ce rôle demande bien plus que juste suivre quelques simples indications géographiques.

Ce premier long métrage du studio TeamTO (producteur exécutif des Lapins Crétins), réalisé par Christian De Vita, est plutôt réussi. À part quelques décors un peu détachés du reste, l’animation est très jolie, à voir au cinéma en 2D ou en 3D. Benjamin Renner (Ernest et Célestine), l’auteur graphique du film, a opté pour une technique qui évoque l’assemblage de papier. Cela donne un univers visuel assez particulier en comparaison à des grands noms de l’industrie comme Pixar ou Disney. Mais cette touche originale lui permet justement de se distinguer positivement.

En ce qui concerne le scénario, il reste très enfantin. Il manque également de grands tournants ce qui rend le récit légèrement plat. Les personnages ne sont pas particulièrement drôles, mais ils sont très attachants et humains ce qui facilite notre adhésion. Il faut aussi souligner une belle prestation de Bruno Salomone, qui prête sa voix à Karl, le plus charismatique des oiseaux. L’aventure va peut-être plaire aux moins de 8 ans, mais les parents risquent de s’ennuyer. En effet les petits clins d’œil marrants, auxquels les actuels films d’animation nous ont habitués, y sont peu nombreux.

Malgré cela l’histoire reste très sympathique et le message positif. Ce qui nous touche aussi, c’est le personnage de Gus, qui a tout d’un antihéros. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de voir une ressemblance avec Blu, le perroquet casanier de Rio, qui préfère sa cage à son habitat naturel, sauf que ce dernier était plus drôle dans ses comportements singuliers. Cela dit, ça reste un procédé peu utilisé dans des films pour les enfants. Il montre que c’est normal d’avoir peur, de douter de soi. Tandis que Blu était en quelque sorte « obligé » de sortir de sa bulle, Gus décide lui-même de partir en Afrique, malgré ses inquiétudes. À travers ses erreurs, il va apprendre à affronter les responsabilités. Une belle leçon pour les petits. Et ce n’est pas la seule chose qu’ils vont tirer de l’histoire. Elle comporte également beaucoup d’informations concernant la migration des oiseaux et des subtils messages écologiques qui les conduisent vers une première prise de conscience.

Un beau film pour enfants avec un graphisme attrayant, mais pas spécialement destiné à toute la famille. C’est la première grande élaboration française en 3D, depuis Un monstre à Paris, de plus, entièrement produite au pays. Cela laisse espérer que ce type d’animation en France prend doucement son envol et se dirige vers des prochaines productions très prometteuses.

A propos Joanna Loga-Sowinska 14 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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