Free money, les algorithmes au service du caritatif

Free money
de Lauren De filippo & Sam Soko
Documentaire

Présenté dans le cadre du festival Millenium qui se tient jusqu’au 06 avril à Bruxelles, le documentaire Free Money, récompensé à Toronto et à Amsterdam, nous raconte comment une expérience menée par de jeunes idéalistes financée par l’argent de la Sillicon Valley peut avoir des conséquences énormes sur la vie de ceux qui en sont les cobayes.

Lorsque le revenu de base universel (RBI) arrive dans le village kenyan de Kogutu, plusieurs vies se retrouvent profondément changées. GiveDirectly, l’une des organisations à but non lucratif et à la croissance la plus rapide du 21e siècle, envoie de l’argent gratuitement pendant douze ans dans le cadre de la plus grande expérience de RBI au monde.

Une approche critique

Documentaire porté par une réalisatrice américaine et un réalisateur kenyan, l’intérêt de Free Money est de nous présenter à la fois le point de vue du concepteur du projet d’une part et celui des personnes impliquées sur le terrain d’autre part. Et même si les intentions de départ sont bonnes et que GiveDirectly s’entend à ne pas retomber dans les travers des centaines d’organisation qui ont, sans le vouloir, détruit le rêve de nombreuses personnes, on réalise que la plus grande prudence est de mise lorsque l’on veut se lancer dans le domaine caritatif.

En cela, il faut saluer le travail des deux réalisateurs qui gardent un regard critique sur le projet et n’hésitent pas à en montrer les travers. En effet, du sentiment d’injustice qui peut survenir auprès de ceux qui ne sont pas bénéficiaires du système aux effets pervers que peut avoir l’afflux d’argent dans un village pauvre, les critiques ne manquent pas.

Tout comme l’expérience menée au Kenya prévue pour durer 12 ans, Free Money apporte sa contribution au débat sur le revenu de base universel comme l’ont déjà fait d’autres initiatives menées à travers le monde. Sans apporter de réponses définitives sur le bien-fondé du projet, il semble indiquer que l’aide directe n’est qu’une première pierre pour lutter contre la pauvreté, l’implication des citoyens pour créer le type de société qui leur ressemble étant de loin plus importante.