FACES THEN / FACES NOW : le portrait à double face

Du 6 février au 17 mai 2015, les expositions FACES THEN et FACES NOW prendront place au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

Deux expositions pour une thématique : celle du portrait. Couramment usité, ce genre artistique universel et intemporel soulève pourtant toujours de nombreux questionnements. Avec l’envie de se démarquer, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles l’aborde sous un regard double. FACES THEN se tourne vers le passé en illustrant la peinture de la Renaissance aux Pays-Bas, tandis que FACES NOW s’oriente vers le présent en exposant la photographie européenne à partir des années 1990. Pourquoi ces deux approches du portrait ? Quels sont les enjeux et les résultats escomptés ?

FACES THEN : le portrait peint de la Renaissance, miroir de la bourgeoisie

 Faces then

En parcourant l’exposition FACES THEN et sa cinquantaine de portraits de grands maîtres du XVIe siècle, le visiteur prendra conscience de la révolution sociale et visuelle qui s’opère à l’époque. Par le biais du portrait peint, le bourgeois a désormais la possibilité de se faire représenter et, dès lors, de diffuser son image. Un modèle extrêmement normé est créé : on y retrouve des valeurs comme la puissance, le charisme ou l’érudition. Aujourd’hui, ces peintures sont élevées au rang de chefs-d’œuvre grâce à leurs qualités picturales. En effet, les peintres du XVIe siècle, tels que Quentin Metsys, Joos van Cleve ou encore Joachim Beuckelaer, sont reconnus comme des maîtres de leur art : leur sens du réalisme, du détail, ainsi que leurs jeux subtils d’ombres et de lumières en témoignent. Deux spécialistes de cette période, l’historien de l’art et conservateur allemand Till-Holger Borchert, récemment promu directeur du Musea Brugge, et Koenraad Jonckheere, professeur d’histoire de l’art de l’Université de Gand, ont été sollicités en tant que commissaires de cette exposition.

FACES NOW : le portrait photographique, démocratisation de l’image de l’individu

Faces now

L’exposition FACES NOW, quant à elle, nous confronte à une seconde révolution liée à l’apparition de la photographie. Désormais, le portrait n’est plus l’apanage de la noblesse. La photographie, bien moins onéreuse, permet à chaque individu un accès à sa propre représentation. C’est également ce qui en fait le lieu de nombreuses innovations. Ce médium, en pleine définition de lui-même, crée ses propres règles stylistiques, s’émancipant progressivement des arts académiques (le dessin, la peinture, la sculpture). Le portrait bénéficie de cet élan de créativité. À partir des années 1990 émerge une génération d’auteurs portant un regard neuf sur ce genre artistique. Si pour certains il apparaît déshumanisé, tel un simple reflet physique du modèle, pour d’autres par contre, il tend à devenir le miroir de l’âme, permettant un accès à l’identité profonde du photographié. Les artistes sont donc divisés, comme en témoignent les travaux des trente et un photographes exposés, parmi lesquels nous pouvons citer Tina Barney, Luc Delahaye, Rineke Dijkstra, Thomas Ruff, Clare Strand, Beat Streuli et Juergen Teller, entre autres. Le commissaire de cette seconde exposition n’est autre que l’historien de l’art Frits Gierstberg, spécialiste de la photographie contemporaine et conservateur au Nederlands Fotomuseum de Rotterdam.

Avec FACES THEN et FACES NOW, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles se penche ainsi sur un genre artistique exploité à maintes reprises. Si le thème du portrait peut sembler ressassé, de multiples raisons en justifient une nouvelle approche. En effet, les deux axes choisis, à la fois opposés et complémentaires, créent un véritable dialogue. Nous appréhendons ainsi le portrait dans toute sa complexité : de la peinture à la photographie, du bourgeois au simple citoyen, de la norme au particulier, du global à l’intime, ou encore de l’apparence pure à l’identité intérieure. Autant d’éléments qui remettent en question notre propre perception du portrait ! Les commissaires sollicités et les artistes sélectionnés apparaissent également comme un gage de qualité. Tant par leur contenu que par les questions soulevées, nous ne pouvons qu’espérer que ces expositions sauront être novatrices et à la hauteur de leurs promesses.

Pour le découvrir, rendez-vous du 6 février au 17 mai 2015 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles !

Plus d’infos :
FACES THEN. Portraits de la Renaissance aux Pays-Bas
FACES NOW. Portraits photographiques européens depuis 1990
Exposition au
BOZAR jusqu’au 17 mai 2015
Site web : http://www.bozar.be/

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