Devoured, corps et âme

devoured poster

Devoured

de Greg Olliver

Drame, Epouvante-horreur, Thriller

Avec Marta Milans, Bruno Gunn, Kara Jackson, Tyler Hollinger

Sorti en DVD et Blu-Ray le 10 août 2016

cinema 15

Pour financer l’opération de son fils resté au Salvador, Lourdes travaille jour et nuit dans un restaurant. Bientôt, des évènements étranges se produisent sur son lieu de travail…

Avec Devoured, l’éditeur Sony met à jour un petit inédit de 2012, qui a la particularité d’être le premier long-métrage de fiction du co-réalisateur de Lemmy (2010), documentaire très sympathique sur le leader de Motörhead. Changement de registre, donc, pour le cinéaste, qui s’essaye à l’horreur avec plus ou moins de succès.

Le début du film reprend tous les ingrédients nécessaires à un mauvais DTV. La structure répétitive qui se met en place se révèle rapidement ennuyeuse. Les rares tentatives de générer l’effroi se font à l’aide de visions voulues cauchemardesques mais plus clichés et inefficaces qu’autre chose, et donc plus propices à engendrer la frustration que la peur. Si cela ne suffisait pas, la musique, peu subtile et beaucoup trop présente, finit d’enlever toute tension possible. Ni bon, ni assez mauvais pour être réellement amusant malgré lui, le film semble bien parti pour générer une indifférence plate. Néanmoins, l’actrice principale, plutôt convaincante, et la jolie photographie font entrevoir des qualités qui laissent espérer une amélioration. Elle survient après une quinzaine de minutes.

Car si Devoured semble s’engluer lentement dans une certaine forme de routine, ce n’est que pour mieux pouvoir la modifier peu à peu, et ainsi se défaire sur la durée de ses défauts flagrants. Mieux, le film parvient à les transformer, puis à les dépasser, rendant la vision de plus en plus plaisante.

À mesure que le film avance, les enjeux ne cessent de se redéfinir, en même temps que le genre auquel appartient le long-métrage. Le spectateur se trouve-t-il face à un film d’horreur ? Un drame ? L’héroïne est-elle en proie à des visions, où le lieu est-il réellement hanté ? Les réponses seront données dans un final surprenant bien que trop explicatif. Et ce n’est pas grave si certaines surprises auront sans doute été devinées au préalable, le long-métrage dressant avant tout le portrait poignant d’une mère désemparée face à la maladie de son enfant, et prête à tout subir pour pouvoir l’extraire de sa condition.

Fort d’une ambiance pesante et finalement prenante, à mi-chemin entre horreur insidieuse et chronique sociale glauque à la Dirty pretty things (Stephen Frears, 2002), Devoured constitue ainsi une agréable petite surprise.

Bonus : Aucun, hormis le film-annonce (qu’il vaut mieux ne pas avoir vu).

© 2014 Secret Weapon Films. All Rights Reserved.

A propos Guillaume Limatola 126 Articles
Journaliste

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