Chronos du Collectif Atta au Théâtre des Tanneurs

Projet mené et encadré par Alison Morgan, Adèle Vandroth, Maia Aboueleze et Quentin Gubin. Distribution Laura Gaggiottini, Miguel Houttekier, Jacques Berthe, Jean-Albert Gilson, Diana Hincapie’ Daza, Damkina Eva Burgos Fernandez, Elisa Ruszkiewicz, Jacqueline Crabbe, Marion Lacoste, Yassine

Narration marollienne et réflexions transgénérationnel

La pièce de théâtre Chronos a pour point d’appui des ateliers conçus par le collectif Atta dont la pratique artistique est pluridisciplinaire. Dans le quartier des Marolles, plusieurs habitants sont amenés à confronter leur regard sur leur rapport respectif au temps. Des questionnements traversent le script, tel que “où commence la vieillesse ?” cela peut aller du moment où l’on voit un passager nous céder sa place dans le tramway ou à l’apparition brutale d’un problème de santé. Le caractère direct de ses questions, les réponses qu’elles suscitent dressent différents tableaux aussi intimes que familier et constituent un cocon protecteur où le discours théâtral devient thérapeutique

L’intérêt de la pièce se joue dans la diversité des comédiens amateurs dont les tranches de vie et d’âge viennent transposer la réalité dans le fictif. Le pouvoir de la parole, du partage et d’une optique d’ouverture transgénérationnelle permet d’avoir une approche globale sur un concept à la fois omniprésent et abstrait, puisque sa définition est soumise à des traits subjectifs. La sincérité des participants met le public dans une position empathique naturelle où l’écoute paraît mutuelle et fait découler différentes modalités de point de vue.

Couplet de rap, danse contemporaine et enregistrement vidéo viennent capter les interstices temporels et leur complexité, nos réflexes âgistes et les dictats d’une société qui a peur de vieillir. La petite salle de théâtre des Tanneurs permet au spectateur de se projeter lui-même sur scène, la promiscuité rend les rouages de cet atelier lisible et le dialogue avec les participants – qui sont invités à échanger avec nous à la fin de la pièce – aisé. Une création inspirante si l’on veut cerner les barrières mentales d’un mode de vie automatique et en analyser les mécanismes métaphysiques.