« Ce qui est enfoui », Back to the 90’s !

Titre : Ce qui est enfoui
Auteur : Julien Freu
Editions : Actes Sud
Date de parution : 4 janvier 2023
Genre : Thriller, Horreur

En voilà un livre parfait pour la rentrée ! En effet, Julien Freu nous plonge dans le quotidien de quatre adolescents, trois garçons et une fille, pas très populaires. C’est cette singularité qui les unit et en fait un groupe soudé. On navigue entre des problématiques adolescentes allant de l’école aux amours en passant par les nombreux loisirs et bien sûr -nous sommes chez Actes Noirs– des morts. En effet, les corps de deux jeunes ont été retrouvés dans un mystérieux état de momification. Le capitaine Ernevin est sur le coup. Le gaillard n’est autre que le père d’Aurore, la donzelle du groupe des quatre inséparables. Entre les cadavres, un illuminé qui arpente la forêt de long en large et des phénomènes physiques et météorologiques étranges, le policier a du pain sur la planche.

Une histoire de jeunes gens qui sortent de la jauge acceptable par la sphère adolescente, unis comme personne contre l’adversité et fins stratèges dans les jeux de rôles, le tout parsemé d’évènements mystérieux avec en parallèle une enquête de police… avant que la référence ne franchisse vos lèvres : oui, ce roman surfe sur la vague de la série Stranger Things ou d’univers tels que Ça de Stephen King, assurément. Les fans du genre seront gâtés. Sauf qu’ici on est au cœur des années 90 et que les références culturelles laissent penser qu’on est en France, dans un canton imaginé par l’auteur.

Au début, c’est sympa de faire un bon dans le temps avec les cassettes VHS de Steven Seagal, les paroles décérébrées mais entraînantes de Thierry Hazard ou encore la tignasse d’André Agassi, du temps où il l’avait longue et blonde. Mais à la longue, ce catalogue de références non exploitées lasse et n’apporte rien au récit. Cependant, c’est bien la seule petite chose que nous aurions à reprocher à ce roman.

En effet, le rythme est parfait et on ne s’ennuie pas un instant. On sourit, parfois, et on a peur, souvent. Cette peur est surtout motivée par l’attachement qui se crée progressivement envers les protagonistes et notre crainte qu’il leur arrive malheur. La psychologie des personnages est bien travaillée et tout prend sens au fur et à mesure que le récit avance.

De vous à nous, notre personnage préféré est le capitaine Ernevin. Un veuf, complètement investi dans son travail, dont le regard est capable de vous faire faire dans votre culotte. Avec lui, on ne ment pas, on obéit et on se tient à carreau parce qu’il a la petite manie de flirter avec les limites de la légalité, son instinct le guidant davantage que le code pénal. Son tendon d’Achille ? Sa fille Aurore, seul rayon de soleil dans sa vie solitaire. On est touché de voir ce gars aussi hermétique aux émotions qu’une poignée de porte fondre totalement face à un câlin, un mot tendre ou un regard de sa fille. Les hormones adolescentes faisant leur job, ce père de famille doit tout à coup apprendre à lâcher prise, obstacle bien plus redoutable que tout ce qu’il affrontera dans cette histoire.

Car des embûches, des méchants et des tarés, il va y en avoir un paquet ! Notamment, la Distoria, une entreprise implantée dans le village, dont tout le monde ignore ses activités, y compris ses employés.

Nous n’en dirons pas plus sous peine de gâcher votre plaisir, mais si vous êtes fan d’horreur, de mystères et des références citées plus haut, nous n’avons qu’une chose à vous dire : foncez !