BSF 2018 – Jour 2 : Secousses simiesques avec Shaka Ponk

À la lecture du programme, le deuxième jour du festival bruxellois s’annonçait énorme. D’une part, la Place des Palais ouvrait ses portes au public et de l’autre, une pléthore de groupes ou artistes connus se bousculaient en backstage, tels Raphael, Camille, Matmatah, Shaka Ponk ou encore la régionale de l’étape Noa Moon. De notre côté, nous avons choisi l’ambiance nostalgique de Matmatah et celle, plus explosive, de Shaka Ponk. Quatre crowd surfing et un circle pit plus tard, nous voilà courbaturés, mais heureux !

The Inspector Cluzo : les fermiers du rock

The Inspector Cluzo est un groupe à part sur la scène rock française. Le duo composé de Malcom (Laurent Lacrouts) et Phil (Mathieu Jourdain) se passe, chose rare dans le rock, de bassiste. A l’origine du groupe, le bassiste ne s’est jamais pointé en répétition et depuis, il s’en passe et parcourt le monde en clamant partout, avec humour, que le bassiste ne sert à rien. Les deux compères ont aussi la particularité de gérer en même temps que leur carrière musicale, une ferme dans les Landes, de n’utiliser aucun artifice sonore (aide électronique ou auto-tune) et de s’auto-gérer, sans maison de disques, depuis leurs débuts. L’énergie du duo et leur complicité animent réellement la scène et enthousiasment le public. La voix totalement dingue du chanteur ne fait que couronner un concert plus que réussi.

Matmatah : un mix entre nouveautés et leurs tubes les plus connus

Pour ceux qui étaient ados à la fin des années 90, Matmatah est un groupe emblématique. On se souvient de Lambé an Dro, Emma ou L’apologie. Les voir en live 20 ans après est un pur plaisir. Si de prime abord, on peut être effrayé par les nouvelles chansons moins connues, on est vite rassuré dès les premières paroles chantées par Tristan Nihouarn et sa voix si reconnaissable. Matmatah est une bête de scène et ses membres arrivent à livrer un savant mélange de tubes connus (il faut voir le public se déchaîner sur L’apologie) et de titres plus confidentiels. La Place des Palais s’est totalement enflammée grâce au rock français de The Inspector Cluzo et Matmatah. Et à ce moment-là, le tourbillon Shaka Ponk n’était pas encore entré en scène !

Shaka Ponk, l’ouragan Frah a soufflé sur le palais royal

Si Matmatah a fait ressortir la petite boule de nostalgie coincée dans notre inconscient, il faut dire que d’un point de vue visuel, le groupe breton ne proposait pas grand chose. Le contraste fut dès lors d’autant plus marqué lorsque Shaka Ponk commença son set aux alentours de 22h30. Installé dans un décor rappelant l’antre du Roi Louie, version badass, Shaka Ponk proposait un show en 4D, alliant prouesses scéniques, artistiques et numériques grâce à un écran géant laissant apparaître Goz et d’autres réalisations futuristes ou psychédéliques.

Le public fut alors conquis, en communion avec des artistes qui donnaient assurément le meilleur d’eux-mêmes. Mais au fur et à mesure que le spectacle avançait, l’assistance se doutait que Frah, le chanteur de la formation hexagonale, allait faire monter la pression. De fait, après un stage diving et un crowd surfing, l’artiste traversait la foule sur une vingtaine de mètres afin d’entamer un circle pit endiablé, provoquant un mouvement de foule assez incroyable pour un festival de ce calibre.

En résumé, les délires simiesques des prêtres du punk en ont épaté plus d’un hier soir. Shaka Ponk, avec The Monkadelic Tour, laissera à coup sûr une empreinte indélébile dans l’histoire du Brussels Summer Festival.

Loïc Smars et Matthieu Matthys

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine