Bof Be Flop, c’est sans moi Saint André

Il faut bien l’avouer, ce début d’été n’est pas des plus fendards d’un point de vue météorologique. Péniblement, on allume dès lors la radio pour nous réchauffer le coeur et ensoleiller nos dures journées de labeur.

Mais cette année, pas de vrai tube de l’été comme Ketchup Song ou Macarena. Où sont donc passés ces bijoux d’inventivité qui faisaient passer Stellla et Le Grand Jojo pour des vieux schnocks ? Grande déception surtout dans les clubs de vacances où les moniteurs se doivent d’inventer eux-mêmes des chorégraphies d’otariidés.

Ce temps est bien révolu, place aux chanteuses effrontées en mini-shorts et aux « featuring », le co-branding musical permettant de faire des prouesses – et de l’argent – avec des « yeah baby, han, han , Pittbull is in the place ».

C’est alors qu’au détour des fréquences modulées, mon ouïe a été attirée par une nouveauté venue de Corse et d’un certain Saint André. À mon actif, je n’avais aucun a priori sur cet auteur-compositeur-interprète d’une trentaine d’années. Seulement, je n’étais pas très emballé par ses compositions, trop monocordes à mon goût.

Bop Be Hop (Avec toi) est son nouveau single qui tourne sur les ondes et dans les voitures surchauffées bloquées sur les autoroutes de l’hexagone. Justement, Saint André parle de voyage, d’y emmener sa blonde, de lui faire voir les plus belles choses,… Bref, il ferait « n’importe quoi pour elle », comme il le dit si bien.

Et par ce morceau, Jean-Charles Santini, de son vrai nom, prouve qu’il n’a qu’une seule parole, car il lui a fait une chanson qui est un beau n’importe quoi. De fait, rien ne transpire de ce nouveau single si ce n’est une sonorité entrainante. Une ballade joviale sur l’amour écrite sur un sous-verre en carton, c’est tout ce que l’on peut en retirer. Même le refrain « avec toi » nous renvoie dans les sempiternelles rengaines de la chanson française, celle-ci étant adepte des mots-clés mielleux « je t’aime », « ensemble », « avec toi », « nous deux », etc. (refrains pouvant bien sûr être déclinés suivant l’humeur en « je ne t’aime plus », « tout seul », « sans toi », « face à moi-même », etc).

Outre cela, l’homme a cru bon de le chanter en duo avec Julie Carpino. Si son nom ne vous dit rien, c’est tout à fait normal puisqu’elle est l’une des finalistes de The Voice Belgique. Cette dernière n’est pas à blâmer bien du contraire, mais force est de constater que la paire rend les propos encore plus doucereux.

Nous voilà donc toujours en quête du titre de l’été qui n’est pas celui-ci, je peux vous l’assurer.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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