A taste of Hong Kong aux Halles de Schaerbeek

Mao Wei & Camille Panza | Tracy Wong & Pierre Mercier | Yang Hao & Lola Meotti | Zcratch & Sabrina Scarlat | Kong Kee & Nicanor de Elia| Jessey Tang & Gaia Saitta | Mui Cheuk-yin & Elise Péroi | Daniel Yeung & Eric Arnal Burtschy | Frank Tang & Rosa Schmidt | Chu Pak-him & Piergiorgio Milano | Chef cuisinier : George Tang

A taste of Hong Kong est placé sous le signe de l’échange et des surprises qu’il fait naître : produit par les Halles de Schaerbeek et le Hong Kong Art Center (HKAC), le projet met en scène dix duos. Chacun est composé d’un artiste de Kong Kong et d’un autre travaillant à Bruxelles, issus de pratiques différentes, qui ont imaginé ensemble des formes courtes jonglant entre la danse, la vidéo, le théâtre, les arts multimédia…

 Dans ces dialogues entre des mondes si éloignés, c’est par l’image, bien plus que par le langage, que passent le partage et la confrontation : par moments, ce sont ainsi les gestes exacerbés, visages grimés, postures appuyées qui l’emportent. A d’autres, les duos explorent plutôt les rapports entre action et contemplation, énergie vive et méditation. Jouant sur les archétypes ou tentant de faire siennes les images de l’autre, chacun fait ainsi un pas en direction de l’inconnu, de ses énigmes et de ses attraits. Le lien est fragile, et l’on devine que l’échange, entre l’Asie et l’Occident, entre les formes, les univers intimes et les traditions culturelles, a été pour les duos extrêmement stimulant. Mais si le territoire du jeu s’est avéré passionnant pour les artistes, pas sûr qu’il soit aussi convaincant pour le public. Car tout ce qui a sans doute fait le sel de la collaboration – tensions, malentendus, étonnements, bricolages – a bien du mal à passer dans les créations présentées ici, dont la plupart ne parviennent pas jusqu’à nous. La chaleur, l’humain, la relation en somme, ont ainsi tendance à s’effacer derrière l’agitation ou la démonstration frisant le m’as-tu-vu, ou au contraire derrière un hermétisme frôlant l’ennui qui donne une sensation d’inachevé. D’un côté, l’impression d’un lissage artificiel de démarches en réalité probablement tâtonnantes ; de l’autre, un reflet, sans doute, du flottement de la collaboration et de la recherche, mais qui se préoccupe assez peu du spectateur. Au lieu d’être emporté par le mouvement du dépaysement, celui-ci reste hélas plutôt perplexe, coincé sur le tarmac. Pour la saveur, le piquant et l’excitation du voyage, il reste dans ce Taste of Hong Kong les pauses gastronomiques offertes par l’équipe de la chef George Tong : quand l’avion ne décolle pas, la piste d’aéroport est toujours plus sympa s’il y a à manger.

A propos Emilie Garcia Guillen 113 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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