Titre : Shadows of tenebris, T1 A kiss of Iron
Auteur.ice : Clare Sager
Edition : Bragelonne
Date de parution : 14 mai 2025
Genre du livre : Fantasy
Avec A Kiss of Iron, premier tome de la trilogie A Shadow in Tenebris, Clare Sager livre une romance fantasy savoureuse, piquée d’espionnage, d’intrigue de cour et de vengeance sociale. Ne vous laissez pas tromper par la couverture faërique et presque innocente : ce roman cache une héroïne canaille, deux fusils bien en main, et une thématique sous-jacente brûlante.
Dettes et tentations
Lady Katherine Ferrers, noble désargentée au passé cabossé par un mariage désastreux et des dettes de jeu laissées par un mari indélicat, double son identité en devenant Lady Malice, une bandit de grand chemin qui braque les voyageurs pour sauver son domaine de la ruine. Quand un huissier vient frapper à sa porte, elle n’a plus guère le choix : l’invitation de la reine au palais pourrait être une grâce… ou une condamnation.
Ce qui s’annonce comme un piège devient un échiquier politique : la reine la nomme dame de compagnie, et son maître espion l’enrôle pour infiltrer la cour des faes – en particulier le Bâtard de Ténébris, Bastian Marwood, bras droit de la souveraine nocturne faë. Grand, sombre, mystérieux, il est tout ce que Lady Katherine n’a jamais eu le droit de désirer. Et pour cause : on lui demande de gagner sa confiance… et son lit.
Intrigues de cour et rage féminine
Clare Sager déroule une intrigue fluide et bien rythmée, entre robes de cour, secrets, jeux de pouvoir et tensions sensuelles. La plume est simple, efficace, et rend la lecture addictive.
Lady Katherine a toujours été utilisée, manipulée, réduite au silence : par son père, par son mari, par les hommes qui l’entourent. Ce passé, elle le porte comme une armure fêlée. Elle dissocie, obéit, encaisse, se tait. Jusqu’à ce que le danger – et le désir – réveillent en elle un feu longtemps étouffé. A Kiss of Iron n’est pas qu’un roman de fantasy romantique. Il traite, en filigrane, de la rage féminine et de la dépossession.
Face à elle, Bastian incarne l’antithèse du contrôle masculin toxique. Il ne la soumet pas : il l’invite à exister, à penser, à vouloir. Et à revendiquer. Ce n’est pas l’amour qui la sauve, mais la permission d’être elle-même, dans son corps et dans son esprit. Et c’est là que réside toute la subtilité du roman : sous couvert d’espionnage et de sensualité, il parle de consentement, de réappropriation du corps et de résilience.
Le smut est bien présent — pour une couverture qui n’annonce pas forcément la couleur — mais jamais gratuit. Il participe d’un cheminement personnel. Car si elle accepte la mission, c’est aussi pour survivre. Et ce n’est qu’au fil des pages, au gré des échanges et de l’alchimie avec son « ennemi », que Katherine reprend peu à peu les rênes de son corps, de sa voix, de son pouvoir.
On referme ce premier tome sur un twist bien placé et une envie furieuse de lire la suite. Une belle surprise, percutante sous ses airs de conte noir, et qui mérite clairement le détour.