
Scénario : Josep Maria Polls
Dessin : Sagar Fornies
Éditeur : Dargaud
Sortie : 18 avril 2025
Genre : Action
Lorsque l’on parle de la conquête de l’Ouest américain, un homme personnifie la résistance indienne à l’avancée des colons blancs, et c’est Geronimo. Un personnage entré dans la Pop culture tant son histoire, réelle ou fantasmée, a été reprise par des auteurs dans la littérature, au cinéma et sur bien d’autres supports encore. C’est via un angle d’approche légèrement différent, en imaginant une rencontre entre celui-ci et le plus grand illustrateur de l’Ouest américain que Polls et Sagar nous parlent dans Remington 1885 de cette époque troublée de l’histoire américaine.
Arizona, mai 1885. Frederic Remington, alors jeune illustrateur inconnu, rejoint Fort Grant, non loin de la frontière mexicaine. Il rêve de montrer au monde cet Ouest sauvage et de placer ses illustrations dans la très prestigieuse revue Harper’s Weekly. Avide de capturer des moments authentiques et privilégiés avec ses crayons, il saisit l’occasion d’accompagner un détachement de cavalerie sur les traces de Geronimo, l’insaisissable chef indien. Mais, pris dans une tempête de sable, le dessinateur est capturé par un groupe d’Apaches conduit par Geronimo lui-même. Par l’intermédiaire de Maria, une jeune Indienne qui parle anglais, Remington apprend que sa vie ne tient qu’à un fil : Geronimo veut que Remington peigne son portrait…
Outre l’aspect historique – la rencontre est fictive mais aurait pu avoir lieu – on apprécie dans cet ouvrage l’angle d’approche adopté, à savoir le dessin, sachant que celui-ci, ainsi que la photographie balbutiante, pouvait toucher à des éléments sacrés et dénotait d’un décalage culturel entre les deux peuples. Un protagoniste dessinateur qui est mal vu des peuples natifs et se met dès lors en retrait pour réaliser son travail et mettre en avant la culture de ses hôtes et la brutalité avec laquelle ceux-ci sont traités.
Un ouvrage qui montre également le travailleur de Remington en tant qu’illustrateur dans son rôle de dernier témoin d’un monde révolu, une certaine idée de l’Ouest américain qui disparait après la reddition de Geronimo quelques temps plus tard.