Taxi 5, pourquoi ?

Taxi 5
de Franck Gastambide
Action, Comédie, Policier
Avec Franck Gastambide, Malik Bentalha, Bernard Farcy
Sorti en DVD/Blu-Ray le 13 août 2018

À la lecture du titre de cet article, vous vous dites sans doute que nous avons une guerre de retard, Taxi 5 étant sorti il y a six mois au cinéma alors que le DVD/Blu-Ray, lui, a été dévoilé en août dernier. Toutefois, la rumeur d’un sixième volet ayant été relancée par Sabrina Ouazani récemment, la curiosité nous a poussés à regarder la réalisation de Franck Gastambide. Et que dire si ce n’est : pourquoi ?

Onze années après la débâcle du quatrième opus – qui a probablement plombé la carrière du réalisateur Gérard Krawczyk -, ce Taxi 5 sonnait un peu comme l’évènement inattendu, l’enfant non désiré par celles et ceux qui avaient fait le deuil d’une franchise à succès démarrée en 1998, confortée en 2000, essoufflée en 2003 et ridiculisée en 2007. De fait, la Peugeot 406 semblait en fin de vie, tout comme son chauffeur, désormais plus habitué aux néons des commissariats qu’aux projecteurs des plateaux de tournage. C’était sans compter sur le duo Franck Gastambide et Malik Bentalha qui a décidé de redonner vie à une saga dont le public cible fut probablement similaire à celui qui a consacré Les Kaïras ou encore Pattaya. Commercialement, c’était assez bien pensé, mais dans la pratique, le film révèle de nombreuses imperfections, en grande partie dues au fait que Taxi 5 est avant tout un fan film sans aucun autre intérêt.

Paradoxalement, cet aspect de fan film est probablement le rendu le plus intéressant de ce nouveau long métrage. En effet, à chaque scène, on sent tout le respect de Malik Bentalha et Franck Gastambide pour le film originel qui fait probablement partie des films de référence de leurs adolescences respectives. En cela, l’hommage est réussi.

L’autre élément à mettre à l’actif de ce cinquième opus est sans conteste la présence de Malik Bentalha et Franck Gastambide dans les rôles principaux, en particulier le premier cité. Toujours en phase avec son personnage et d’une drôlerie incontestable, l’humoriste tient assurément le long métrage sur ses épaules, quitte à cabotiner pour combler les errances du scénario.

Mais passé cela, rien ne transpire du script. Les personnages sont tous dans la caricature extrême (faisant presque passer Alain Trésor pour un mec normal), la romance est mal amenée et les courses poursuites en voiture – éléments incontournables d’un bon Taxi – sont davantage le fruit des avancées du CGI plutôt que du talent de la famille Julienne. Reste alors une série de gags que le spectateur appréciera selon son humour ou son humeur du moment.

Prière donc de ne plus profaner la tombe de Taxi à l’avenir, merci.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.