Mozart à Paris, le clash des styles musicaux

Dessin : Duchazeau
Scénario : Duchazeau
Edition : Casterman
Sortie : 26 septembre 2018
Genre : Historique

Les éditions Casterman ont sorti au mois de septembre un album qui devrait intéresser les amateurs de musique classique. Dans Mozart à Paris, Frantz Duchazeau revient sur un épisode peu connu de la vie du prodige. Personnage mondialement acclamé, sa vie ne s’est néanmoins pas apparentée à un long fleuve tranquille.

Il connut une gloire précoce en tant qu’enfant prodige à Salzbourg. Mais à vingt-deux ans, il fuit cette ville trop étroite pour son talent et l’emprise étouffante de son père. Arrivé à Paris en 1778, Wolfgang tente de gagner sa vie en donnant des leçons de piano et cherche à percer dans la ville lumière grâce à son talent de compositeur. Mais le génie et la spontanéité de l’ex-enfant prodige ne sont pas au goût de tous et lui attirent de nombreuses inimitiés que ni son talent unique ni son humour n’atténueront… bien au contraire.

L’auteur a eu l’intelligence de choisir un épisode moins connu de la vie de Mozart et c’est un des attraits de l’album. D’une part car il ne retombe pas dans un scénario mille fois joué où on encenserait le jeune prodige et d’autre part car il donne, toutes proportions gardées, un côté plus humain au personnage. En effet, en montrant que le succès ne fut pas constant et que même un grand génie passe par des phases plus rudes, l’auteur nous le rend plus accessible. Plus précisément, Frantz Duchazeau nous montre l’antagonisme qui existait entre les différentes écoles et tendances musicales et la difficulté qu’a eue Mozart à imposer son style en dehors de son pays.

Néanmoins, les dialogues sont assez ampoulés, le jeune Mozart semble être une pile électrique que rien ne semble pouvoir arrêter et ses réactions sont assez puériles. Ces différents éléments rendent le personnage agaçant et l’album dès lors assez difficile à lire.

L’album sera donc à conseiller à ceux qui désirent en découvrir plus sur la vie du génie. Néanmoins, le style pourra en rebuter plus d’un, ce qui est dommage au vu de l’intérêt historique du récit.