Une vie de carrosse : la vie difficile d’une femme au 18ème siècle

titre : Une vie de carrosse
auteur : Jean-Marie Catonné
édition : Héloïse d’Ormesson
sortie : 18 avril 2019
genre : roman historique

Si le mouvement #MeToo avait existé sous l’Ancien Régime, certains s’en seraient mordus les doigts…

Avec Une vie de carrosse, Jean-Marie Cantonné nous narre la difficile émancipation d’une femme un peu trop en avance sur son temps à la fin d’un siècle tourmenté.

Paris, 1774. Clarisse vit seule avec son vieux père, aubergiste aigri par le départ inexpliqué de sa femme quelques années plus tôt. Employée par son père pour le service, Clarisse ne rêve que d’une chose : abandonner son père misogyne et suivre les traces de sa mère en devenant actrice. Lorsque son père vend sa virginité à un mystérieux vieillard apparemment illustre pour assouvir ses désirs sexuels scabreux, Clarisse est brisée, et le peu qui la liait encore à son père disparaît. Elle décide donc de réaliser ses rêves, aidée de son compagnon d’infortune, Adrien. Elle quitte son père et devient alors actrice pour un théâtre de rue, tout en entretenant toujours des relations avec cet illustre vieillard qui lui a volé son enfance, dans le seul but de pouvoir un jour être une grande actrice grâce à lui. Débute alors son chemin vers la gloire, long et sinueux, et vers l’émancipation, presque impossible dans ce monde inégalitaire où toute femme dépend obligatoirement d’un homme…

Vous appréciez les romans historiques ? Ce livre a le mérite de vous apporter un nouveau point de vue sur la chute de l’Ancien Régime et tout ce qui s’en est suivi, celui d’une femme dépendante de tous ces hommes qui se chamaillent sans cesse. Jean-Marie Catonné a là une idée initiale intéressante, mais la développe mal. Qu’un homme se projette dans la tête d’une femme du 18ème désireuse de s’émanciper est maladroit, déplacé aujourd’hui, et gâche le propos qu’il veut défendre.

Autre gros défaut du livre, on ne parvient pas à apprécier l’écriture de Catonné, souvent trop abstraite, trop décousue. Cela rend aussi impossible l’identification aux personnages, on ne parvient à s’attacher à aucun d’eux.

Si l’intention du roman était initialement bonne, on se lasse donc très vite du récit, et on est même parfois gêné des problématiques telles qu’elles sont amenées… Un roman bien maladroit en conclusion !