La Terre des Vampires : Exode et Requiem

scénario : David Munõz
dessin : Manuel Garcia
éditions : Les Humanoïdes associés
sortie : 12 mars 2014
genre : Fantastique

Un cataclysme a recouvert l’atmosphère de la Terre d’une couche de poussières, celle-ci occultant la surface terrestre et barrant ainsi le passage des rayons UV. Résultat, les vampires, qui se cachaient, le jour règnent à présent en maîtres et font de la planète, leur terrain de chasse. L’espèce humaine est en danger et sa survie est menacée.

Seuls et dissimulés au milieu des décombres d’une école ravagée, deux adultes et une poignée d’enfants tentent de s’en sortir. Elena et Raul ainsi que les plus jeunes, Sonia, Nando, Leire et Jorge Luis sont affamés. Ils n’ont pas d’autre issue que d’affronter les périls de l’extérieur. Pour pouvoir survivre, ils vont donc tenter de se rendre à Canfranc où ils pensent trouver d’autres survivants. Le petit groupe se met alors en route. Le risque de se faire attaquer par des vampires est omniprésent… Sous l’influence du mystérieux Nil qui se joint à eux, ils font le pari désespéré de traverser cette Europe hostile. Ils espèrent ainsi trouver le refuge où les derniers hommes se seraient regroupés… Le drame se met en place, la tension aussi !

Je vous entends déjà dire : ha non, pas encore une histoire de vampires, c’est l’overdose ! Il faut l’avouer, vous n’avez pas tort ! Ils sont vraiment partout, les disciples du comte Dracula. On peut clairement constater que ce thème est à la limite de la surexploitation et que le « vampire business » fait recette au cinéma et sur nos petits écrans. Pourtant, avec cette œuvre en deux tomes, on est agréablement surpris, ravi même de retrouver des vampires vraiment hargneux qui sont prêts à tout pour éclater de l’humain !

La Terre des Vampires, Exode et Requiem fonctionnent comme un « road-movie ». Ils se déroulent dans un univers post-apocalyptique où les créatures règnent en maîtres. L’aspect survival et la traversée de l’Europe sous la menace des suceurs de sang nous font tout de suite penser à l’excellent The Walking Dead avec quelques rappels deI’m Legend. Sauf qu’ici, on a remplacé les zombies par des vampires. L’ambiance et l’histoire évoquent par moment 30 Days of Night. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit de l’histoire d’une petite ville ordinaire qui devient le lieu de rassemblement d’une horde de vampires pendant un hiver polaire.

Le scénario est signé David Muñoz, auteur d’origine espagnole, qui a déjà réalisé Le Manoir des murmures. Malgré une histoire un peu trop classique, le scénario est prenant. Il mêle action, tensions et revirements de situation. Les évènements et rebondissements s’enchaînent rapidement dans les deux tomes. Parfois trop rapidement… Ce qui donne, quelques fois, l’impression d’être passé à côté de certaines cases ou phylactères. Néanmoins, l’histoire reste cohérente et elle se dévore d’une traite. On ne voit pas passer les pages ! Entre suspens et mystère, notre attention est toujours sollicitée. Et pour cause, le danger peut venir de n’importe où à tous moments !

La narration est habille, car elle parvient à introduire des flashback avec beaucoup de fluidité et de subtilité. Ces rétrospectives nous amènent sur différentes pistes de réflexion à propos du très intéressant personnage qu’est Nil. Dommage que les autres protagonistes n’aient pas été aussi bien construits. Certains manquent parfois de profondeur et de contenance.

La partie graphique a été confiée à Manuel Garcia. Egalement espagnol, il s’est forgé son expérience chez Marvel (Avengers) ainsi que chez Dark Horse (Star War Galaxy). Et oui, rien que ça ! Ses dessins remarquables sont créés d’un coup de crayon très nerveux et réaliste. Les visages et les personnages sont assez expressifs.

La construction des cases permet de suivre sans problème les mouvements, que l’on soit focalisé sur le geste d’un personnage en particulier ou sur l’action d’une scène plus large. Les couleurs rendent bien compte de l’ambiance de ce monde post-apocalyptique en pleine décrépitude. Ce style s’avère plutôt efficace et nous donne une vision noire quasi cauchemardesque de ce futur infesté de créatures sanguinaires.

Pour conclure, La terre des vampires Iet II se place dans la catégorie des œuvres réussies. C’est une nouvelle saga sur les vampires, qui ne marque pas par son originalité, mais qui mérite toutefois notre attention. Dans le tome I, l’histoire des personnages se met en place au fur et à mesure. Elle nous dévoile l’essentiel de ce que l’on doit savoir et ce, tout en gardant une part d’énigmes et de suspens. Le tome II ajoute son complément d’informations, de secrets et bien sûr sa dose d’action. Avec un dessin volontairement sombre, on retrouve une atmosphère obscure typique des récits post-apocalyptiques. Trop vite parcourus, trop vite terminés, les tomes I et II paraissent excessivement courts pour une histoire de vampires, aussi classique soit-elle. Espérons que le tome III soit un peu plus étoffé et lève le voile sur certains mystères…Bref, La Terre des Vampiresest un bon divertissement qui ravira les amateurs du genre.

A propos Cynthia Tytgat 7 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.