Ralph 2.0, fast and hilarious

Ralph 2.0
de Phil Johnston et Rich Moore
Animation
Sorti le 12 décembre 2018

Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le coeur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…

On retrouve ici l’univers des jeux vidéo déjà développé dans le premier opus. Comme une métaphore du « rêve américain », les deux héros du premier film coulent des jours heureux dans le microcosme des jeux d’arcades. Pourtant, c’est la volonté de liberté de Vanellope qui va provoquer la destruction de son jeu. L’arrivée d’internet va changer la donne et les deux amis vont plonger dans la toile avec comme seul but l’achat d’un volant de rechange sur ebay. L’aventure leur fera découvrir un monde infini, plutôt bien organisé mais aussi infiniment complexe.

N’ayant pas vu le premier film, la comparaison est difficile mais c’est avec une grande facilité que l’on pénètre dans l’univers de cette suite. Les personnages sont très vite définis et l’enjeu de l’histoire est simple mais attrayant : on entre dans un film d’aventure trépidant. Avec un scénario très soigné au niveau de l’univers, l’histoire touche même les jeunes quarantenaires nés dans une arcade. On y retrouve d’ailleurs un grand nombre de citations et d’hommages à cette génération : un iMac première génération pour le surf, Space Invaders pour les jeux.

Le film n’oublie pas non plus les plus jeunes et, ce qui aurai pu paraître une immense pub pour les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) est en fait beaucoup plus subtile que ça. Un anthropomorphisme réussi transforme le marasme indigeste de la toile en une société structurée avec ses règles propres et ses pièges. Les personnages naviguent entre les grandes multinationales, mais l’humour et la dérision prennent le pas sur le pur placement de produit. Une savoureuse parodie des princesses Disney et de leurs chansons ainsi que diverses jolies trouvailles humoristiques renforcent la dimension comique et divertissante de l’intrigue. Au-delà de ça, les auteurs donnent aussi en filigrane une réelle dimension éducative. On croise les dangers des pop-ups, la dérive du Buzz et, bien sûr, la menace des virus et du Dark net.

Même si Ralph 2.0 utilise les ficelles habituelles d’une production Disney, amour, amitié, rédemption et happy end, et bien que ce film ne révolutionne pas le monde de l’animation, il a l’avantage d’être divertissant, drôle et ludique. Un bon film de noël donc que l’on peut apprécier à tous les âges.

A propos Bruno Pons 45 Articles
Journaliste du Suricate Magazine