Nous avons vu Star Wars Rebels

Pour la sortie prochaine de la nouvelle série importante de Disney Channel (nous vous rappelons que la licence Star Wars a été rachetée par Disney), une projection du pilote a été organisée pour un public restreint au Kinepolis Bruxelles. Le cinéma et la chaîne ont vu les choses en grand, car tout l’étage de l’établissement a pris les couleurs de la saga spatiale. Pour l’occasion, nous avons pu retrouver de nombreux jeux, décors, photos, musiques et autres activités pour le plus grand plaisir des enfants présents. Car, c’est bien eux le public cible de Star Wars Rebels.

Notez, avant tout, que toute cette critique se base sur le pilote seul et non sur l’intégralité de la série.

Tout à fait dans la lignée de Star Wars : The Clone Wars, la précédente série animée inspirée par l’univers de George Lucas, Star Wars Rebels a l’intention de développer une partie peu connue de la guerre des étoiles. Cette histoire se déroule entre les épisodes 3 et 4 de la série de films ; donc entre la prélogie et la trilogie originale. Nous y suivons de nouveaux héros qui sont à l’origine de la rébellion contre l’Empire. Il faut noter que cette époque avait déjà été explorée de manière différente, avec plus ou moins de succès, par les jeux vidéo Star Wars : The Force Unleashed et par des romans de l’univers étendu.

Graphiquement, Rebels est très proche de The Clone Wars. Nous avons là des images de synthèses très cartoonesques avec un style bien propre (dans tous les sens du terme). Je dois avouer avoir beaucoup de mal à juger cet aspect visuel objectivement, car c’est exactement le genre d’images de synthèse que je ne supporte pas dans les programmes pour enfants. Mais d’un autre côté, les personnages sont expressifs et l’action est bien dynamique. Donc, si vous aimez ce genre de graphisme, Rebels devrait attirer votre attention.

Les musiques sont de la même qualité que tous les dérivés de la saga Star Wars… puisque qu’on entend toujours les mêmes. Mais elles sont toujours agréables à entendre et, globalement, toute l’ambiance sonore de cette série est parfaitement gérée. Les sons typiques des vaisseaux et des armes propres à cet univers gardent toujours un certain attrait. La version française est d’excellente qualité et on peut féliciter les comédiens de doublage pour leur travail. Enfin, nous avons droit à un moment à l’obligatoire « Wilhelm Scream », qui est l’enregistrement d’un cri qui se retrouve dans chaque film Star Wars.

Concernant les personnages et l’histoire elle-même, il faut garder à l’esprit que c’est un programme jeunesse et que l’intention principale est de plaire au public cible. Malgré tout, nous avons droit à une série de hauts et de bas. Rien n’est vraiment mauvais et rien ne devrait choquer les fans de la saga, mais, en deux mots, le tout est constitué de clichés et de déjà vu.

Le contexte lui-même fait penser à l’occupation allemande pendant la Deuxième Guerre Mondiale et présente beaucoup d’opportunités narratives, qui sont un peu gâchées si on se base uniquement sur le pilote. J’ai été par contre agréablement surpris par quelque chose. En général, dans ce genre de programmes, un impératif est d’éviter de montrer des morts à l’écran. Là où ça me gêne, c’est que ça enlève tout poids et tout impact que peut avoir une histoire qui se passe pendant une guerre. Cependant, dans Star Wars Rebels, les storm troopers (les soldats de base de l’Empire) en prennent pour leur grade. Ce n’est jamais vraiment violent, bien entendu, mais ça donne un peu plus de sérieux à cette histoire.

Les personnages sont juste très génériques. Ce n’est pas le pire des défauts, mais cela montre un manque d’imagination de la part des scénaristes. C’est particulièrement marquant en ce qui concerne notre jeune héros Ezra Bridger qui est… Aladdin. J’aimerais pouvoir dire « il s’inspire d’Aladdin », mais non. Son physique, son histoire ou son caractère sont trop semblables. Il est Aladdin, tout simplement. À côté de ça, nous avons le cliché du mentor, le cliché de la brute au grand coeur et le cliché de la femme forte. Encore une fois, ce ne sont pas de mauvais personnages, mais on a l’impression de les avoir déjà vu mille fois. Un élément que j’ai trouvé très crédible par contre, c’est que le jedi Kanan Jarrus cache ses pouvoirs jusqu’au moment où il n’a plus le choix, car il sait que cela fera de lui une cible privilégiée pour l’Empire. Bien vu.

Je pense qu’il était en effet préférable d’inventer de nouveaux personnages pour cette histoire plutôt que de sortir directement les célébrités de la saga. Dans le pilote, nous voyons fugitivement Obi-Wan Kenobi et nous entendons parler du Grand Moff Tarkin. Il ne fait aucun doute que la princesse Leia et Darth Vader feront leur apparition plus tard, car il ne peuvent pas être tenus écartés de la création de la rébellion.

L’histoire elle-même de ce pilote est particulièrement banale. Le début est abrupte, la rencontre entre les personnages est forcée et une scène est même reprise telle-quelle du film d’animation Akira. Il est aussi parfois difficile d’accepter qu’un vaisseau seul arrive à donner autant de mal aux troupes d’élite de l’Empire. Mais, mieux vaut ne rien dire, car le Faucon Millenium a fait pareil précédemment.

En conclusion, rien n’est vraiment mauvais et je suis certain que les enfants vont adorer, mais je pense qu’il y a beaucoup de potentiel inexploité. Peut-être que les choses vont en s’améliorant dans la suite de la série, je ne peux pas le dire aujourd’hui. Je conseille donc Star Wars Rebels aux enfants, mais les adultes fans de la saga pourront probablement s’en passer.

A propos Gilles Binot 16 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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