La Mule, en route vers le pardon

La Mule
de Clint Eastwood
Drame, Biopic
Avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne
Sorti le 23 janvier 2019

Clint Eastwood, le grand, le seul, l’unique, repasse devant la caméra avec La Mule, dont le scénario fait suite à la lecture d’un article de journal. La Mule retrace l’itinéraire, au sens propre comme au sens figuré, d’un octogénaire fauché suite à la faillite de sa société, qui accepte de travailler comme chauffeur pour un cartel mexicain.

Le réalisateur incarne donc Earl Stone, un Américain blanc aux valeurs traditionnelles évoluant dans une époque qui change et qui l’amène ainsi à se réinventer. Poussé au crime par le besoin d’argent, il met un pied dans le monde du trafic de drogue sans pour autant laisser de côté le respect qu’il montre envers les autorités et leurs lois.

Apprécié par tous, y compris par certains des narcotrafiquants qu’il commence à fréquenter, il est pourtant rejeté par les femmes de sa vie. Ayant privilégié son commerce de fleurs et la vie mondaine plutôt que sa vie de famille, il se retrouve seul face à la rancoeur de son ex-femme et de sa fille qui refusent de le voir et de lui parler. Le pardon familial pourrait passer par le biais de sa petite-fille. Mais le pardon de la société envers un criminel, quelle forme prendrait-il ?

Attachant, comique, Earl Stone n’a pas froid aux yeux. Le film contient quelques échanges savoureux dus au décalage entre le vieux monde de cet homme et un nouveau monde plus tellement traditionnel, et plus uniquement fréquenté par des Blancs.

Alison Eastwood joue le rôle de la fille de Stone, Dianne Wiest celui de son ex-femme. Bradley Cooper incarne un agent de la DEA, son supérieur est, lui, joué par Laurence Fishburne. Une belle palette d’acteurs, en somme.

Un film certes pas aussi intense qu’un Gran Torino mais pourtant bien réussi.