La Cour des Miracles, tome 2 : Vive La Reine !

Détail d’une planche du tome 2 de la BD « La Cour des miracles » (Soleil, 2020)
Détail d’une planche du tome 2 de la BD « La Cour des miracles » (Soleil, 2020)

Couverture du tome 2 de la BD « La Cour des miracles » (Soleil, 2020)

Scénario : Stéphane Piatzsek
Dessin :  Julien Maffre
Éditeur :  Soleil
Sortie :  22 janvier 2020
Genre : Aventure, Historique

 La Cour des Miracles est une bande dessinée historique en 5 tomes qui retrace les aventures des « gueux » de Paris, un groupe de mendiants et de voleurs en révolte contre l’autorité de Louis XVI. Le tome 2, « Vive la Reine ! » continue sur la lancée du tome 1 avec une intrigue pleine de rebondissements.

Un pouvoir parallèle en plein cœur de Paris

La Cour des Miracles s’inspire de faits historiques réels. Au milieu du XVIIe siècle, Paris et quelques autres grandes villes de France font face à de grandes difficultés économiques. Le nombre de pauvres augmentent : mendiants, voleurs à la sauvette, estropiés… La « canaille » s’organise et prend le contrôle de certains quartiers. Ces hors-la-loi élisent en leur sein un chef, le roi Anacréon, «  Grand Coësre ».

Mais celui-ci se fait vieux et son autorité est de plus en plus contestée. Dans le tome 1 : Anacréon, roi des gueux, des rivalités internes émergent parmi ses successeurs potentiels. Celles-ci se poursuivent dans le tome 2, avec l’émergence de la Marquise comme nouvelle meneuse de la Cour des miracles. Alors qu’Anacréon a été capturé par les forces royales et jeté en prison, celle-ci reprend l’initiative de la lutte. Le lieutenant de police Nicolas de la Reynie a en effet l’intention de mettre fin une fois pour toutes au pouvoir parallèle des gueux.

Une véritable guerre contre le pouvoir

Le dessin de Julien Maffre, à la fois précis et très dynamique, suit le rythme soutenu du scénario de Stéphane Piatzszek. Des luttes internes aux véritables scène de guerre entre les gueux et les forces royales, la violence est partout, même si l’action est (heureusement) moins sanglante que ne le laisse suggérer la couverture du tome 2. Le langage teinté d’argot utilisé par les personnages sert par ailleurs à renforcer l’impression d’une communauté parallèle en rupture totale avec l’autorité en place.

Malgré certaines libertés prises avec la chronologie, l’histoire avec un grand H n’est pas négligée. La Cour des miracles donne à voir les discussions au sein de la Cour officielle de Louis XIV, et l’on croise notamment Colbert, D’Artagnan ou encore le chevalier de Rohan. La trahison de celui-ci se trouve ainsi mêlée de façon assez surprenante à la lutte sociale en cours dans les rues de Paris.

Un bel album qui donne envie de lire les 5 tomes d’une traite. Il faudra néanmoins patienter encore quelques mois avant de découvrir le tome 3, intitulé Le Crépuscule des Miracles.

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