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    L’archipel des animaux bannis, une dystopie qui questionne notre relation au monde animal

    Destiné aux collégiens (12-14 ans), L’archipel des animaux bannis plonge le lecteur dans un futur où les animaux domestiques ont disparu, et où les relations avec les animaux sauvages sont strictement encadrées. Pour des adolescents comme Jarod, ancien propriétaire d’un chien, cette séparation crée un manque difficile à combler. Lorsque son compagnon à quatre pattes parvient à s’échapper d’un « enclos de sauvagerie » pour le retrouver, Jarod craque : il est prêt à braver la loi pour renouer avec Syrius.

    Des animaux désormais perçus comme un danger pour l’homme

    Yves Grevet imagine un futur proche dans lequel l’Europe a relégué tous les animaux dans des zones isolées, appelées « enclos de sauvagerie ». À la suite de crises sanitaires de grande ampleur, les animaux sont perçus comme des vecteurs de maladies mortelles. Ils ont été évacués des villes, qu’il s’agisse d’animaux domestiques, d’oiseaux ou d’insectes. Même l’élevage et la consommation de viande sont désormais interdits. Jarod, fils unique, garde une profonde nostalgie de Syrius, son chien confisqué et transféré dans un enclos. Il espère en secret le revoir, bien que cela soit tout à fait illégal.

    Une entreprise à hauts risques

    Nora, une camarade de collège, se rapproche de Jarod car elle aussi rêve de retrouver son chien perdu. Déterminée et bien informée – ses parents sont des activistes opposés aux lois sanitaires –, elle élabore un plan audacieux pour pénétrer clandestinement dans un enclos de sauvagerie. Séduit, Jarod surmonte ses peurs et s’engage dans l’aventure, à l’insu de ses parents. C’est le début d’une mission périlleuse… et d’un rapprochement entre les deux adolescents.

    Changer son regard sur soi et sur le monde

    Avec une bonne dose de suspense et une galerie de personnages attachants, L’archipel des animaux bannis se lit d’une traite. Le roman aborde de nombreux thèmes intéressants. Concernant la relation entre humains et animaux, le message se veut nuancé : si certains personnages reconnaissent les bienfaits du nouvel ordre (fin de l’élevage intensif, disparition de la domestication d’espèces exotiques inadaptées à la ville…), les opposants aux lois sanitaires agissent pour des raisons très diverses. Rebelles et braconniers, désireux de rétablir la domination humaine sur la faune, s’opposent aux anciens éleveurs et aux scientifiques passionnés par la vie sauvage. Entre les deux, on retrouve des adolescents simplement désireux de renouer avec leur animal de compagnie perdu.

    Le roman explore aussi la relation parent-enfant à l’adolescence. Jarod, qui souffre de l’image de « bon à rien » que lui renvoient ses parents, gagne peu à peu en confiance grâce au soutien de Nora et d’un fermier bienveillant. Les lecteurs en quête d’eux-mêmes s’identifieront sans peine à ce jeune héros et seront amenés à réfléchir à leur propre rapport aux animaux. Une lecture sensible et stimulante, qui donne envie de découvrir les autres romans jeunesse d’Yves Grevet.

    Soraya Belghazi
    Soraya Belghazi
    Journaliste et responsable Littérature jeunesse

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    L'archipel des animaux bannisAuteur : Yves GrevetÉditeur : SyrosDate de parution : 10 octobre 2025Genre : Roman pour ados, Dystopie Destiné aux collégiens (12-14 ans), L'archipel des animaux bannis plonge le lecteur dans un futur où les animaux domestiques ont disparu, et où les relations...L'archipel des animaux bannis, une dystopie qui questionne notre relation au monde animal