« En attendant la deuxième vague », rétrospective humaine

En attendant la deuxième vague
de Christophe Hermans
Documentaire
Diffusé sur la RTBF le 15 mars 2021

Ces dernières années, le CHU de Liège a accueilli le tournage de plusieurs fictions comme Mon Ket (François Damiens, 2018) ou Un monde plus grand (Fabienne Berthaud, 2019). Mais si l’institution revient aujourd’hui sous le feu des projecteurs, c’est pour un sujet autrement plus réel et actuel.

En avril 2020, le réalisateur Christophe Hermans suivait les équipes de l’unité Covid du Centre Hospitalier Universitaire de Liège dans leur quotidien face à la pandémie qui impacte le monde depuis maintenant un an.

Comme pour contrebalancer la panique à laquelle nous avions cédé dans les premiers temps de l’épidémie, celui-ci aura donné la parole aux professionnels de la santé plongés quotidiennement dans la lutte contre le coronavirus. Leur attitude dans les premières semaines de cette situation apportera un éclairage objectif et humain sur un virus alors insaisissable, bien loin de l’alarmisme orienté du récent Hold-Up (Pierre Barnérias, 2020).

Ce faisant, le réalisateur tendra à dédramatiser notre réalité. En pénétrant dans le cadre hospitalier et en donnant la parole aux équipes médicales en charge de soigner les patients atteints du covid, Christophe Hermans apportera la lumière sur un phénomène qui, tout en constituant notre quotidien nous est finalement assez étranger. Ainsi, comme le dira une infirmière : « Les gens ne parlent que de ça sans véritablement le vivre, tandis que nous le vivons sans en parler ». Derrière cela transparaitra l’alarmisme maladroitement entretenu par les médias article après article depuis le mois de mars 2020 sous couvert d’information.

Par la présentation qu’il fait du quotidien du corps médical, En attendant la deuxième vague constitue un peu l’antithèse de tout cet alarmisme médiatique et apporte un recul bienvenu.

Le calme avec lequel les équipes médicales apparaitront à l’écran nous permettra ainsi de relativiser la panique des premiers temps, tout en nous confrontant au sérieux de la maladie et en donnant à voir des patients alités, incapables de parler. On en viendrait alors presque à regretter qu’un tel témoignage ne voit le jour qu’aujourd’hui, tant il aurait constitué un merveilleux éclairage didactique voilà plusieurs mois.

Mais le plus impressionnant est encore de voir l’humanité avec laquelle le personnel soignant affrontera la situation, passant du temps avec les malades et organisant des vidéoconférences avec leurs familles afin de maintenir le lien social. Tout en soulignant l’importance d’accompagner les patients, cet élément permettra de nous renvoyer vers notre propre déshumanisation, nous qui voyons essentiellement la pandémie au travers de statistiques et de comités de concertation.

Ainsi, En attendant la deuxième vague nous montre la réalité des hôpitaux sans devenir alarmiste ou conspirationniste. Si rétrospectivement on s’amusera à voir la panique à laquelle nous avions pu céder voilà un an, on admirera le sérieux, le professionnalisme et l’humanité avec lesquels les équipes médicales auront réagi face à ce virus alors inconnu !