Circé Deslandes : Oestrogenèse

On le constate de plus en plus , parmi l’offre musicale actuelle, les mélomanes ont de plus en plus de mal à trouver leur compte. Entre les peudo-plagiats, les artistes qui  se donnent un genre sans vraiment convaincre, les tubes tous plus insipides les uns que les autres qui gavent nos oreilles sur les ondes radio (et autres médias pré-formatés pour le troupeau de moutons qu’est le grand public), il faut reconnaître que faire son choix en matière de musique est devenu quelque chose de très compliqué. Le problème avec cette surproduction inutile est que l’on a de plus en plus de mal à dénicher les talents perdus dans la mélasse musicale d’aujourd’hui.

 Alors, vous qui avez l’esprit ouvert et êtes à la recherche de quelque chose de pertinent et original , voici une artiste qui n’a pas sa langue dans sa poche : Circé Deslandes.

Après Testostérone, un EP qui donnait le ton sur son future travail, cette chanteuse nous propose Oestrogenèse, un premier album qui sort chez Nuun Records et qui ne vous laissera pas indifférent.

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A l’écoute de ce disque, on comprend vite que Circé Deslandes (qui avait débuté sa carrière sous le nom de Cécilia H.) a décidé de ne pas y aller par quatre chemins en proposant des textes qui dérangent et nous offre un univers atypique. De sa plume, elle charcute l’innocence et enjôle les tabous de notre société bienpensante. (Ta Bite) On retrouve une façon crue de mettre en avant la féminité sans retenue et peur du quand dira-t-on. (Testostérone) Il y a aussi une manière de montrer l’intimité qui parfois est déroutante (Lolita, Pour oublier, Mon ventre est un caveau …)

Côté musique, on sent la patte de Yan Pechin qui a collaboré avec Alain Bashung et Brigitte Fontaine. Il y a aussi Kid Loco qui est quelqu’un de très renommé dans le monde de la musique Trip-hop. On a donc droit à des morceaux très bien ficelés qui accompagnent parfaitement la demoiselle. Particulièrement sur la chanson Pour Oublier qui nous rappelle les merveilles de Portishead.

Circé Deslandes a donc visé juste en s’accompagnant des bonnes personnes et en proposant quelque chose qui la distingue de toute la soupe commerciale française. Ici, pas de langue de bois, mais une voix qui alterne entre un chant sucré, envoûtant et un monologue qui frappe où il faut.

Une découverte vraiment pertinente qui marque au fer rouge.

Notez en passant que cette Oestrogenèse débute par le titre Testostérone et se conclut par Œstrogène. Une façon de plus d’opposer le masculin et le féminin comme elle le fait tout au long de ce superbe album.

Pour vous donner une idée de son style, voici Où est le soleil ?, son nouveau clip :

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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