Quand la couleur incarne la féminité; Christina Zimpel à la Schönfeld Gallery

Christina Zimpel, Haircut, 2022, Oil on paper

Christina Zimpel quitte New-York pour venir colorer la galerie Schönfeld à Uccle avec l’exposition The I’s Inside. La peintre australienne nous renvoie à des référents figurés ou abstraits qui se muent dans l’espace somme des images mentales à la composition néo-moderniste. Elle nous ouvre ici les portes de son atelier, nous introduisant à un univers à la fois prosaïque et intriguant.

Des couleurs bavardes

Fauviste ou expressionniste, sa touche, qu’on pourrait de prime abord également qualifier de naïve, dessine des portraits féminins dont les aplats colorés activent notre rétine par le pigment. La variation énonce la conception de l’œuvre, la forme géométrique stylisée extrait le dessin pour le lancer dans le monde, traçant un parcours rythmé et dynamique. La prise de vue graphique, que l’on attribue à l’exercice du croquis, est par le biais des couleurs vives et acidulées retranscrit comme un jaillissement plutôt que comme une esquisse. Leurs silhouettes s’inscrivent avec ferveur dans le sillage de peintre tels que Latour Lambert ou Modigliani dont les muses ont une dimension maniériste qu’on peut lier au champ de la mode. Ici également, ces créatures humaines s’étirent sur la toile de fond pour habiller la couleur et vice-versa.

Christina Zimpel, Smart Woman, 2022 – 30.5 x 40.5 cm, oil on linen

Des singularités féminines

Cette conversation lumineuse s’élargit au-delà de sa dimension esthétique, presque textile, par la description de marques de personnalité distinctes. Par la gouache et l’acrylique, différentes facettes aux traits affirmées se dévoilent. L’artiste qualifie elle-même ses personnages d’alter ego, les ramenant au statut de véritables protagonistes mondains dont les poses urbaines sont assumées. Promises à une mise en art iconique, elles préfèrent s’exprimer par un détournement de l’aspect graphique pour s’extirper de la surface de la toile et du genre du portrait. Récusant le statut de muse, elles s’illustrent dans un prolongement de la femme, la figure humaine n’est pas disloquée elle est étirée pour transcender l’énigme de la représentation. La simplicité de l’approche fertilise notre sens d’invention en intégrant ces pièces à notre quotidien et en les sortant de la forme première de la stéréotypie.

JL-Schonfeld, Christina Zimpel
  • Où ? à la Schönfeld Gallery, Chaussée de Waterloo 690, 1180 Bruxelles
  • Quand ? Du 16 mars au 29 avril
  • Combien ? Entrée libre