Largement implanté sur la scène artistique belge, Dany Danino présente Ventre bleu, sa troisième exposition solo à la Belgian Gallery. Ce plasticien basé à Bruxelles livre un univers où s’entrelacent des formes organiques, des motifs religieux et des références à l’histoire de l’art.
Passé le seuil de l’entrée de la galerie, le visiteur est accueilli par d’imposants Christs en croix réalisés, cela peut surprendre, au stylo bille bleu. L’artiste déploie cette technique depuis plusieurs années. En effet, il retrouve dans le Bic la précision du trait du graveur. Le résultat est assurément saisissant. Un autre élément de surprise vient de la quantité de détails contenus dans ces compositions. À côté des entrailles du Christ, on reconnaît par exemple des scènes tirées de grands chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art tels que des œuvres de Rembrandt.
L’artiste étonne aussi le public avec son mur de lithographies bleues où l’on suit l’évolution de plusieurs motifs. Il utilise au fur et à mesure pour l’impression la même pierre, si bien qu’une même image réapparait sur chaque lithographie, mais de manière différente. On se plaira ainsi à retrouver dans un tumulte d’azur la cathédrale Notre-Dame de Paris en feu, leitmotiv plastique devenu récurrent dans l’œuvre de Danino. Pour ce dernier, la couleur bleue adoucit le caractère parfois violent des thèmes représentés et baigne le visiteur dans une atmosphère onirique.
La nature comme inspiration
Dans cette perspective, on appréciera également ses compositions entrelacées, réalisées à la plume ou au stylo, où l’on discerne de multiples motifs organiques : des tentacules de poulpes, de gigantesques cygnes, des oiseaux et des corps humains. L’artiste puise surtout son inspiration dans la nature, il travaille à partir d’une banque d’images glanées sur le net ou de photographies qu’il prend lui-même. L’exposition se conclut justement sur un bel ensemble d’aquarelles où, tel un naturaliste, l’artiste dresse à la vue du visiteur des mouches, des crabes, des oiseaux morts ou encore des paysages et des visages.
On soulignera enfin une délicate impression sur verre, intitulée La Tournaisienne, qui par l’ombre qu’elle projette, rappelle presque le vitrail d’une église. En bref, Dany Danino déploie une iconographie très intéressante qu’on aurait presque envie de rapprocher du symbolisme. Cet art figuratif et torturé a une force esthétique qui vaut assurément le détour. L’exposition est à conseiller à tous ceux qui voudraient s’échapper de la réalité l’espace de quelques instants.
- Où ? Belgian Gallery, 39 rue de Florence, 1050 Ixelles
- Quand ? du 10 mars au 6 avril 2023
- Combien ? Gratuit
