Le gardien des choses perdues de Ruth Hogan

auteur : Ruth Hogan
édition : Actes Sud
sortie : février 2017
genre : roman

A la mort d’Anthony Peardew, Laura apprend que l’écrivain dont elle a été l’assistante durant 6 ans, lui a légué sa maison de Padua ainsi que tous ses biens. Mais à la condition que Laura tente de restituer tous les objets perdus qu’il a récupéré et conservé avec soin dans l’attente de pouvoir un jour les rendre à leur propriétaires. Il avait débuté cette étrange collection lorsque lui-même avait égaré un médaillon que sa fiancée lui avait offert en lui faisant promettre de ne jamais le perdre. Anthony l’avait pourtant égaré le jour de la mort de sa fiancée Thérèse..

Depuis, il collectionne les objets perdus en quête de rédemption à cette seule promesse qu’il avait faite à l’amour de sa vie mais qu’il ne put jamais tenir. Aujourd’hui, c’est Laura qui en a la garde et hérite de la lourde tâche de restituer tout ce bric-à-brac éclectique… si tant est que quelqu’un en veuille encore.

Mais Laura ne sera pas seule pour mener à bien cette tâche gigantesque, sa petite voisine et nouvelle amie Sunshine qui semble étrangement liée aux objets et comprend instantanément des choses que les autres refusent de voir ; Freddy le jardinier, dont la présence devient de plus en plus indispensable et bien sûr Carotte, le chien errant.

Mais l’esprit de Thérèse n’est pas satisfait, il lui manque son médaillon pour que tout soit réparé. Et quelque part, Eunice le garde en sûreté.

Entre  les destins croisés de Laura et d’Eunice, l’auteure nous livre avec beaucoup de justesse et de poésie, les méandres compliqués que forment les relations humaines et met en exergue notre attachement aux objets mais surtout à ce qu’ils représentent, leur offrant grâce aux souvenirs auxquels ils sont attachés une dimension bien plus vaste et un réel pouvoir sur la mémoire. L’écriture est vive, diluée, intelligente, pleine de poésie sans charger l’histoire mais en l’accompagnant, en lui tenant la main. Les dialogues, et il faut le souligner, sont très bien construits et servent le récit. On n’y prête pas souvent attention alors qu’ils forment une grande partie du texte et, s’il est mal réalisé, peut plomber toute l’histoire.

Très joli roman Le gardien des choses perdues nous apprend à conserver l’espoir et la porte ouverte à toutes les nouvelles aventures et possibilités que nous offre la vie. Une histoire revigorante et résolument optimiste.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine