
My Sunshine
Réalisateur : Hiroshi Okuyama
Genre : Drame
Acteurs et actrices :Mason Thames, Ali Gallo, Kaitlin Olson
Nationalité : Japon
Date de sortie : 30 avril 2025
Présenté au Festival de Cannes 2024 dans la section Un Certain Regard, My Sunshine (Boku No Ohisama) de Hiroshi Okuyama est une ode délicate à l’enfance et à la découverte de soi. À travers le regard d’un jeune garçon fasciné par le patinage artistique, le réalisateur capture avec sensibilité les prémices d’une amitié, les doutes d’un âge en transition et la beauté éphémère d’un hiver qui précède le changement. Dans un décor enneigé d’Hokkaido, My Sunshine déploie une mise en scène épurée et contemplative, où chaque geste, chaque silence raconte l’émotion naissante.
Takuya, un jeune garçon vivant sur l’île d’Hokkaido, passe ses hivers à jouer au hockey, comme tous les garçons de son âge. Mais son quotidien bascule lorsqu’il rencontre Sakura, une nouvelle élève venue de Tokyo, passionnée de patinage artistique. Intrigué, il tente maladroitement d’imiter ses mouvements, attirant l’attention de son entraîneur, qui décide de les faire travailler ensemble en vue d’une compétition. Tandis que la glace devient leur terrain d’apprentissage et de complicité, Takuya découvre un monde qui lui était inconnu, où l’expression dépasse la performance. Pourtant, le printemps approche, et avec lui, l’inévitable changement qui mettra à l’épreuve ce lien naissant.
Par cette douce histoire, Okuyama nous raconte en réalité plusieurs récits. Il s’agit bien sûr du récit de Takuya qui tente tant bien que mal de trouver sa place jusqu’à la découverte bouleversante du patinage artistique et sa fascination pour Sakura. En parallèle, nous découvrons aussi Arakawa, le coach, qui est homosexuel dans une société qui n’est pas prête. Il y a, bien sûr, cette histoire de mentorat naturel qu’Arakawa a pour Takuya. Le coach voit certainement une forme d’identification à travers le petit garçon empoté et sa fascination pour un sport de « fille ». Et enfin, l’amitié naissante entre Sakura et Takuya, qui commence par de la jalousie et du mépris pour fleurir en amitié sincère.
Une nouvelle leçon de cinéma japonais. Une fois encore, nous nous émerveillons devant des histoires si pures et innocentes qui révèlent toute la complexité et la profondeur humaine. Le cinéma japonais marque à jamais nos esprits avec de véritables leçons de vie. Okuyama nous promène dans un quotidien, à travers la relation humaine, ce qui nous lie et les saisons, qui changeront à jamais l’avenir de nos trois personnages. Takuya a trouvé sa vocation et, peut-être, sa partenaire de patinage. Sakura va peut-être se questionner sur la compétitivité personnelle et ses mœurs. Arakawa continue de mener une vie d’itinérance vers un énième nouveau départ.
À la manière de la dernière contemplation d’Arakawa sur le ferry qui l’emmène vers l’inconnu, il semble serein, plein d’acceptation. Tout comme le dernier regard entre Takuya et Sakura lorsqu’ils se rencontrent sur le pont menant à la patinoire. Chacun et chacune est empli d’une véritable sérénité face aux bouleversements de la vie, dans une forme de contemplation active et mature.