
Scénario : Constance Lagrange
Dessin : Constance Lagrange
Éditeur : Dargaud
Sortie : 04 avril 2025
Genre : Humour
On peut rire de tout, et surtout de soi-même, preuve d’un certain désespoir diront les pessimistes, preuve surtout d’une grande confiance en soi. Et parmi les types d’humour prenant en compte cette autodérision, il y a bien entendu l’humour juif, un humour qui recouvre bien des formes, comme la plaisanterie, l’absurde, l’humour noir… Un humour dont on retrouve les différentes facettes dans l’œuvre de nombreux auteurs et comédiens comme les Marx Brothers, Pierre Dac, Gérard Oury, Gotlib, Jerry Seinfeld, Joann Sfarr et bien entendu toutes les comédies imprégnées de l’humour juif new-yorkais qui ont bercé notre enfance… un humour dont on découvre les différents aspects dans le livre de Constance Lagrange et Ivan Jablonka, On peut rire de tout (sauf de sa mère).
Regroupées sous l’autorité de cinq grandes figures (Moïse, Jésus, Marx, Freud et Einstein), les blagues mettant en scène des vieux couples, des enfants, des rabbins, des médecins, des (belles-)mères, des épouses et encore bien d’autres, se moquent avec une belle dérision des difficultés de la vie, de la mort et nous interroge souvent sur son sens. Et si vous êtes sensible à l’humour noir et cynique, il est quasiment impossible de ne pas sourire face à la justesse des blagues proposées dans ce recueil.
Graphiquement, l’autrice a choisi un dessin épuré, en noir et blanc, afin selon elle d’aller droit au but, de ne pas s’encombrer de fioritures et pouvoir en quelques instants comprendre la situation et sa chute.
L’humour est un sujet éminemment personnel et chacun réagit de manière différente face à une blague entendue. Néanmoins, à l’heure où certains s’emploient à se moquer et à dévaloriser les autres afin de faire rire, il est assez rafraîchissant de lire ce recueil où l’on se moque surtout de soi-même et d’un certain fatalisme, défiant la mort, ceux qui nous en veulent, et surtout son propre égo.