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    Manu Katché : Unstatic

    Après une compilation chez ECM et un live Chez ACT, parus tous les deux en 2014, Manu Katché nous revient avec un tout nouveau et excellent CD intitulé UNSTATIC chez  Anteprima Productions.

    Comme à son habitude, le batteur est extrêmement bien entouré. Parmi ses musiciens, on retrouve trois « fidèles », l’anglais Jim (James) Watson au piano et aux claviers, le norvégien Tore Brunborg aux saxophones, l’italien Luca Aquino à la trompette mais aussi deux belles « recrues » avec le magnifique tromboniste suédois Nils Landgren et la subtile contrebassiste norvégienne Ellen Andrea Wang. Cette dernière accompagne également le leader pour les voix sur le beau et mélancolique Blossom.

    Manu Katché, qui a composé tous les titres, décline un album absolument convaincant et mélodieux ; alternant de jolies ballades (comme notamment Daze days ou encore Trickle) avec des morceaux plus rythmés (Unstatic, City ou Ride me Up par exemple). Et les deux se complètent d’autant mieux que Katché y intègre sur certains thèmes des changements de rythme.

    Tout au long des onze plages, le batteur propose ainsi un jazz teinté de soul, de funk, de rock et même de salsa sur le premier morceau Introduccion.

    On peut y apprécier les échanges entre le claviériste et les cuivres pris séparément ou rassemblés tandis que le duo contrebasse-batterie fait merveille.

    A noter que le piano acoustique est remplacé délicieusement sur certains titres par le son de l’Hammond ou celui du Rhodes.

    Sans imposer le moindre solo, Manu Katché démontre aussi toute la panoplie de son art et de sa virtuosité.

    D’une part, avec un jeu délicat tout en finesse et de l’autre, avec un jeu vif et incisif ; mais toujours dans le swing et le groove.

    Pour clôturer son album avec un thème très doux et très justement intitulé Présentation, Manu Katché fait preuve d’une grande originalité. En effet, en cours de morceau, il se présente ainsi que ses musiciens et espère à son auditeur qu’il a pris du plaisir à écouter sa musique.

    Moi, personnellement, ce fut le cas avec un grand « C »…

    Pierre Gérard
    Pierre Gérard
    Chroniqueur pour la partie du Suricate Magazine consacrée au Jazz

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