Titre : Séoul, Sao Paulo
Auteur.ice.s : Gabriel Mamani Magne
Edition : Métailié
Date de parution : 11 avril 2025
Genre du livre : Roman d’apprentissage
Avec Séoul, Sao Paulo, Gabriel Mamani Magne nous propose un roman d’apprentissage qui s’intéresse aux adolescents munis de deux cultures et tiraillées entre celles-ci et sur les choix parfois difficiles que l’on doit faire à un très jeune âge. Un roman original et rafraîchissant qui malheureusement n’a pas su capter notre attention.
Tayson est né et a grandi dans un quartier de São Paulo où les migrants boliviens et coréens se livrent une bataille féroce et hilarante pour fabriquer les meilleures contrefaçons de vêtements de marque du Brésil. Du jour au lendemain, il doit revenir dans le pays natal de ses parents, à El Alto, ville à plus de 4000 mètres d’altitude, où sa famille, son cousin, un monolithe précolombien et le service militaire obligatoire l’attendent.
Originalité et pertinence des sujets
A Séoul, Sao Paulo, nous accorderons un point pour l’originalité – peu de romans nous parviennent de Bolivie, et on prend plaisir à connaître les préoccupations de ses habitants et certains détails sur la culture, notamment musicale, bolivienne – ainsi que pour la fraîcheur du propos – on ressent une certaine empathie pour les protagonistes qui se trouvent tirailler entre plusieurs cultures, et qui, encore adolescents, doivent choisir leur voie. On apprécie également le questionnement sur l’identité, sur la difficile construction de celle-ci et sur les institutions – familiales, étatiques – qui tentent de la façonner en reproduisant des schémas maintes fois ressassés.
Une certaine superficialité
D’un autre côté, malgré les qualités évoquées ci-dessus, il nous a été difficile de ressentir une réelle empathie pour les personnages dont la quête se concentre sur des besoins assez basiques et dont les références culturelles sont assez éloignées de nombreux lecteurs européens. De plus, nous avons été un peu déçu que l’influence coréenne évoquée dans le titre ne soit pas plus présente dans le récit, et de manière générale, que les anecdotes évoquées restent souvent superficielles.
Séoul, Sao Paulo n’est pas un mauvais roman, mais simplement une œuvre, pleine de promesses certes, qui s’adresse à un public très spécifique.