De et avec Laetitia Mampaka
Du 21 mai au 7 juin 2025
Au Théâtre de la Toison d’Or (TTO)
Il était une joie, c’est l’histoire d’une jeune Belgo-congolaise qui grandit dans le Borinage, en Wallonie, entre deux cultures. Alors que ses parents la poussent à étudier pour devenir avocate, Laetitia rêve de strass et de paillettes. Avec une bonne dose de bonne humeur et d’autodérision, le spectacle de Laetitia Mampaka se savoure comme une soirée avec une bonne copine.
Résister aux injonctions
Comme beaucoup de spectacles sur le thème de la double culture, Il était une joie séduit par son authenticité et sa façon de détourner les clichés sur les immigrés pour se moquer à la fois de la culture d’origine et de la culture d’accueil. Née en Belgique de parents congolais, Laetitia Mampaka a fréquenté l’École Internationale du SHAPE à Mons, ce qui lui a permis de côtoyer des Américains travaillant pour l’OTAN et d’apprendre l’anglais. Attirée par la culture américaine et le rêve hollywoodien, la jeune fille est aussi soucieuse de ne pas décevoir ses parents, qui la verraient bien médecin ou avocate. Ce tiraillement est au centre du spectacle, un seule-en-scène d’un peu plus d’une heure pendant lequel la comédienne, en robe de star et manucure élaborée, se confie aux spectateurs dans l’ambiance bon enfant et intimiste de la petite salle du TTO.
Une aînée au caractère bien trempé
Dans la même veine que Kheir Inch’Allah de Yousra Dahry qui évoque l’expérience d’une fille unique au sein d’une famille belgo-marocaine de Bruxelles, Il était une joie tourne en dérision les attentes souvent irréalistes que les parents font peser sur les épaules des premiers-nés. Aînée d’une fratrie qui ne compte que des garçons à part elle, Laetitia raconte la concurrence avec ses petits frères, mais aussi la fraternité face à des parents exigeants pour lesquels l’obéissance est la principale des qualités. Le résultat est un spectacle sans chichis au ton personnel qui réveille l’enfant qui sommeille en chacun de nous.