The Wild Fields, entre beauté et rudesse

The Wild Fields
de Yaroslav Lodygin
Drame

The Wild Fields, du réalisateur ukrainien Yaroslav Lodygin est un western aux confins de l’Europe, où la contrebande, les trafics et l’absence de loi du Wild East ont remplacé dans l’imaginaire collectif les cowboys et attaques de diligences du Wild Wild West. Il est visible gratuitement jusqu’au 04 octobre, dans le cadre de la déclinaison en ligne de de l’Ukrainian Spring Festival.

Herman revient dans sa ville natale pour reprendre la direction de la vieille station-service familiale abandonnée par son frère Yuriy qui ne donne plus signe de vie. Alors qu’il enquête pour savoir ce qui est arrivé à Yuriy, il se retrouve aux prises avec la mafia locale et tombe amoureux d’Olga, la comptable de son frère. Commence alors pour lui un combat : il doit survivre, mais aussi faire comprendre aux habitants de la ville qu’ils vont devoir défendre leurs biens et préserver leur dignité face aux menaces des criminels mafieux.

Garder sa terre et sa dignité

Plusieurs thématiques se mêlent dans cette œuvre, du passage à l’âge de raison pour Herman à la quasi-absence de l’État, mais la principale étant l’attachement à sa terre. Tiré du roman Voroshilovgrad de l’écrivain ukrainien Serhiy Zhadan, paru en 2010, le film nous propose en effet une vision haute en couleurs de la situation dans le Donbass, une région qui déjà à l’époque semblait livrée à l’appétit des gangs en tout genre. En filigranes, on comprend que le combat d’Herman est également celui de tout ceux qui luttent pour leur dignité et la préservation de leurs droits fondamentaux.

Visuellement envoutant

Visuellement, The Wild Fields envoutera les spectateurs grâce au travail sur la photographie et les lumières soulignant avec force la beauté de la terre ukrainienne, maestria visuelle renforcée par l’ambiance musicale mêlant morceaux de rock, de folk ou de jazz.

Au final, même si Yaroslav Lodygin ne dévoile ses intentions que petit à petit, on se laisse bercer par ce film à la beauté captivante et on ne peut qu’avoir une pensée émue pour ceux qui, à l’heure actuelle dans le Donbass, subissent les affres de la guerre depuis plus de cinq ans déjà.