The Green Inferno, steak saignant sauce roth

the green inferno poster

The Green Inferno

d’Eli Roth

Epouvante-Horreur, Gore

Avec Lorenza Izzo, Ariel Levy, Aaron Burns

Sorti le 4 novembre 2015

Justine est une jeune étudiante américaine comme tant d’autres. Alors qu’elle étudie sur son campus, elle fait la connaissance d’Alejandro, un bel activiste écologiste désireux de s’aventurer au Pérou pour protester contre le déboisement de terres en Amazonie.

Justine, plus attirée par son charisme que par la cause qu’il défend, décide de tenter l’aventure. Mais alors que tout semblait bien se passer pour eux, leur avion se crashe en forêt et ils se retrouvent aux mains d’une tribu cannibale.

Âgé seulement d’une quarantaine d’années, Eli Roth est l’un des réalisateurs les plus attendus par les fans de films gores et de films d’horreur. Il faut dire qu’avec le succès phénoménal de ses deux premiers films – Cabin Fever et Hostel – le cinéaste américain frappait fort d’entrée de jeu.

Pourtant, passés ces moments cinématographiques inoubliables, le réalisateur s’était fait plus discret, continuant à étoffer sa carrière d’acteur dans des rôles importants (L’ours juif dans Inglorious Basterds) ou à entretenir sa fidélité au film de genre (un caméo dans Piranha 3D d’Alexandre Aja). C’est en 2013, soit six ans après le deuxième volet de Hostel, que l’intéressé dévoile ses nouveaux projets. Et surprise, tout cela se passera désormais au Chili avec son pote Nicolas Lopez. Suivent alors le film catastrophe (au sens propre comme au figuré) Aftershock et le pseudo thriller érotique Knock Knock, tous deux ratés sous certains points, mais qui permettront à Eli Roth d’y rencontrer sa femme : Lorenza Izzo.

Aujourd’hui, The Green Inferno pointe le bout de son nez. Une histoire d’anthropophagie sur fond d’images gores à souhait, voilà de quoi délecter les plus sadiques d’entre nous. D’autant que le cinéaste affirmait il y a peu que ce film s’inspirait librement des films de cannibalisme italiens comme Cannibal Ferox ou le célèbre Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. Mais de cet âge d’or du cinéma d’horreur italien, The Green Inferno n’en a gardé que l’idée édulcorée du gore.

Et pour cause, la version chilewoodienne est davantage axée vers le trash humoristique. En analysant en profondeur le récit, le spectateur peut même entrevoir le dilemme auquel Eli Roth a du faire face : l’alternance de l’humour et du kitsch pour faire avaler le gore.

Côté horreur, les scènes se suivent et s’ingurgitent. Nul besoin de digérer un tant soit peu l’histoire, elle avance à grande vitesse et s’offre de nombreux sursauts horrifiques pour mieux détourner le regard critique du spectateur, mal assis entre le voyeurisme et le dégoût.

Hormis cela, tous les ingrédients du film d’exploitation sont au rendez-vous et la réalisation est soignée. Le casting, peu important dans ce genre de production, est malgré tout bien choisi. Cela dit, connaissant l’affection d’Eli Roth pour le torture-porn, nous aurions aimé en voir un peu plus à ce niveau.

Et si ce dernier point peut paraitre symbolique, il reflète pourtant bien le film. De fait, The Green Inferno est sans conteste un film efficace, mais scénaristiquement parlant, il ne décolle jamais réellement.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.