Tarzan, blockbuster anesthésié

tarzan poster

Tarzan

de David Yates

Aventure, action

Avec Alexander Skarsgard, Margot Robbie, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson, Djimon Hounsou

Sorti le 6 juillet 2016

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Hollywood étant dans une grande et longue période de remakes, suites, « prequels » et « reboots » à gogo, il fallait bien s’attendre à une nouvelle version de Tarzan à la sauce blockbuster. Pour cette énième adaptation cinématographique des aventures du roi de la jungle, c’est le britannique David Yates, responsable des quatre derniers volets de la saga Harry Potter, qui officie au poste de presse-bouton.

Se refusant à reprendre à ses origines un récit probablement jugé trop connu, le Tarzan 2016 imagine une suite dans laquelle John Clayton – Lord Greystoke et anciennement Tarzan – est envoyé comme émissaire au Congo belge, accompagné par l’américain George Washington Williams, lequel soupçonne fortement le roi Léopold II d’esclavagisme. Là-bas, Clayton est contraint et forcé de redevenir Tarzan, lorsque le méchant Belge Léon Rom lui tend un piège et prend en otage sa femme Jane.

Le prétexte de cette nouvelle aventure de Tarzan est donc aussi mince que l’on peut l’imaginer, mais le scénario basique de ce qui n’est après tout qu’un divertissement à l’ancienne sans prétention s’accompagne d’une volonté d’éloigner tout soupçon d’exotisme mal placé en ajoutant une critique « bien sentie » de l’esclavage. Tarzan ne se contente donc plus de pousser son cri ou de voyager de liane en liane, puisqu’il enfonce aussi des portes ouvertes.

C’est bien simple, tout est attendu dans ce film qui semble remplir son cahier des charges avec la précision automatique d’un fonctionnaire blasé : des gorilles en images de synthèses – pas vraiment réussis – à la « résurrection » sauvage de Tarzan, en passant par un casting policé et sans surprises. Le très blond et très monolithique Alexander Skarsgard incarne donc un héros non moins falot, Margot Robbie confirme son statut de nouvelle potiche passive du cinéma hollywoodien, et Samuel L. Jackson cachetonne comme toujours en adjuvant sympathique. Cerise sur le gâteau : après ses compositions variées de méchants allemands, russes et français, c’est le méchant belge que Christoph Waltz peut ajouter à sa panoplie de vilains grotesques. Comme il les joue tous de la même manière et avec le même accent, nous ne sommes pas du tout dépaysés.

Le Tarzan de David Yates, c’est un peu tout ça : l’aventure en terrain connu, un « ride » de parc d’attraction pris pour la trente-sixième fois sur des rails légèrement rouillés, un musée de cire ringard vaguement remis au goût du jour, une promenade de santé effectuée à un rythme de croisière et les yeux mi-clos…. Bref, l’ennui total !

© 2016 EDGAR RICE BURROUGHS, INC., WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC., VILLAGE ROADSHOW FILMS NORTH AMERICA INC. AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT LLC – U.S., CANADA, BAHAMAS & BERMUDA.

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