Profanation de Mikkel Norgaard

profanation affiche

Profanation

de Mikkel Norgaard

Thriller

Avec Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Pilou Asbæk

Sorti le 3 juin 2015

Gros succès au box-office danois, Les Enquêtes du départment V : Profanation est la deuxième adapation d’un roman du Danois Jussi Alder-Olsen, après Miséricorde sorti en DVD cette année. Amateurs de romans policiers scandinaves, ceci est pour vous. 

Enquêteur taciturne, Carl Mørck est interpellé par un ex-policier dont les deux enfants ont été assassinés il y a 20 ans. Le lendemain, lorsqu’il apprend le suicide de l’homme, il décide de rouvrir l’enquête avec son collègue Assad. Les preuves ne tardent pas à concentrer tous les soupçons sur un internat huppé et sur d’importantes personnalités publiques danoises l’ayant fréquenté. Il y a aussi cet appel passé le soir du crime par une certaine Kirsten, seule témoin de l’affaire… Dont il n’y a aucune trace.

Dans le monde des tendances, la Scandinavie a la cote : il y fait bon vivre, le design y est stylé, les séries y cartonnent et les romans y sont de bonne facture. Surtout les polars dont les dos noircissent les rayons de nos librairies : Arnaldur Idridason et les enquêtes d’Erlendur Sveissson (Islande) ; Stieg Larsson et sa célèbre trilogie Millénium; Jo Nesbo et son personnage Harry Hole (Norvège) ; Jussi Adler-Olsen et son départment V (Danemark)… Pour ne citer que ceux-là.

Les plans remplacent ici fidèlement les pages : le film de Mikkel Norgaard est une parfaite transposition de l’atmosphère de ces romans sombres et froids où les inspecteurs sont toujours des dépressifs socialement inadaptés, où les enquêtes ont toujours été mal résolues et où la météo est plus mauvaise qu’en Belgique. Quoique dans le cas présent, Norgaard ait souhaité obtenir quelque chose de plus lumineux, mais uniquement pour les flash-backs dans la jeunesse de certains protagonistes : « Je filmais très proches des jeunes, pour que le spectateur voit les choses de leur point de vue, soit avec eux et avec cette violence. »

À défaut de sortir des sentiers battus, l’ensemble du film tient bien la route. Il flatte nos basses passions avec un cocktail de violence et de perversion, notre logique avec des rebondissements cohérents et bien répartis, et notre cœur avec des situations touchantes et des personnages émouvants (quoique pas tous…).

Les acteurs sont également bons dans leur registre. On retrouve Nikolaj Li Kaas et Fares Fares qui jouaient déjà Carl et Assad dans Miséricorde, mais il y a d’autres têtes connues. Ceux qui avaient suivi Borgen, série à laquelle avait d’ailleurs participé Mikkel Norgaard, reconnaîtront certains acteurs dont Pilou Asbaek qui jouait Kasper Juul, le spin doctor de Byrgit Nyborg.

Et malgré tout cela, ceux qui ne sont pas mordus de polars scandinaves risque de rester sur leur faim, condamnés à machouiller du déjà vu et surtout du déjà lu. Finalement, bien mené à défaut d’être original, Profanation est un bon thriller à défaut d’être mémorable.

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