Plutôt 100 ans de navigation sur la ligne Dieppe-Newhaven…

auteur : Philippe Rouyer
édition : Jourdan
sortie : mars 2018
genre : histoire

Connaissez-vous la ligne Transmanche Dieppe-Newhaven? A vrai dire… Nous non plus. Il s’agit pourtant de la voie maritime la plus courte – et aussi la plus économique – pour aller de la France à l’Angleterre.

100 ans de paquebots – Histoires, récits et témoignages aurait dû être baptisé 100 ans de navigation sur la ligne Dieppe-Newhaven tant l’ouvrage ne se concentre que sur cette ligne en particulier. S’il y a bien quelques détails concernant l’évolution des techniques de navigation, des bâteaux à aubes aux car-ferries pourvus d’hélices actionnées par des turbines en passant par les vapeurs, cette voie servant en effet de laboratoire d’expérimentations pour éprouver les nouvelles améliorations apportées à ces navires. En effet, le trajet de Dieppe à Newhaven est assez court (actuellement, le trajet est bouclé en 3 bonnes heures) mais il peut cependant être très mouvementé par gros temps. Les bâteaux devaient, en outre, répondre à certaines exigences : longueur ne dépassant pas les 90 mètres, largeur d’une dizaine de mètres et faible tirant d’eau pour pouvoir accoster dans les différents ports où ils faisaient escale.

Les récits et témoignages, quant à eux, ne concernent pour la plupart que des passagers mécontents du voyage se plaignant soit du mal de mer, soit de la mauvaise qualité du repas servi durant la traversée, les autres sont des témoignages de naufrages ou de traversées particulièrement houleuses.

Si Philippe Rouyer fait état de son attirance toute particulière pour l’Angleterre teintée de nostalgie envers l’époque où l’on aimait encore faire des traversées de la Manche pour le côté récréatif et l’occasion de prendre un bon bol d’air d’iode, on est malgré tout un peu déçu. Sans que cela n’enlève rien au méticuleux travail de recherche de l’auteur, on ne s’attendait pas à ce que l’ouvrage soit aussi ciblé, centré sur une unique route maritime. Certains détails nous semblent de ce fait sans intérêts comme les fluctuations du prix des billets selon les classes ou encore les relevés d’affluance par année…

Néanmoins, en refermant le livre, on se surprend à imaginer qu’on se ferait bien une petite virée en Angleterre en passant par la mer. Preuve que 100 ans de paquebots à tout de même eut son petit effet et c’est finalement tout ce qu’on lui demande.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine