Le Passage Pommeraye à Nantes se jumèle avec Les Galeries Royales Saint-Hubert à Bruxelles

Ce jumelage qui a eu lieu ce 18 mai 2016 est une chance pour notre capitale chargée d’histoire qui redore son blason en restaurant son patrimoine pour susciter l’intérêt du public pour ces lieux emblématiques qui sont le reflet d’un savoir-faire architectural de style Néoclassique dont nous pouvons nous enorgueillir. C’est aussi un devoir de mémoire et de conservation dans le but de redynamiser notre capitale en soutenant les activités culturelles, touristiques et commerciales.

Mais qu’est-ce qu’un jumelage ? Simplement une association de deux entités identiques ou complémentaires. Alexandre Grosjean, président des Galeries Royales Saint-Hubert a porté son choix sur le passage Pommeraye situé à Nantes, notamment pour les nombreux points communs historiques et architecturaux tel que leurs liens avec le monde du cinéma. De nombreux tournages ont en effet été réalisés dans les Galeries Royales Saint-Hubert tandis que le Passage Pommeraye a inspiré Jacques Demy pour son film « Lola » en 1961.

Passage Pommeraye

Jean-Baptiste Buron et Hippolyte Durand-Gasselin, Passage Pommeraye, 1840-1843, Nantes.

Mais il y a évidemment d’autres similitudes entre ces deux magnifiques galeries : ce sont d’abord des passages qui permettent de se rendre du bas au haut de la ville. Ensuite, le style Néoclassique commun aux deux galeries ornées de très belles statues allégoriques. Enfin, les mêmes démarches ont présidé à leur gestion ainsi qu’à leur construction. Leur architecture annonce un renouveau dans le concept du passage qui jusque-là possédait des dimensions beaucoup plus modestes.

Les galeries couvertes prennent de l’ampleur à l’orée de la seconde moitié du XIXe siècle. Leur décoration devient de plus en plus soignée où la statuaire se taille une place de choix. Le toit se transforme aussi en verrière grâce aux nombreux progrès techniques dans le travail du verre et du métal. Ce type de toiture plus légère permet un éclairage zénithal qui emplit les galeries de lumière alors qu’avant leur côté obscur faisaient d’elles des espaces mal famés ou sévissaient la prostitution et le manque d’air et d’espace permettait la propagation des épidémies.

Galeries Royales Saint-Hubert

                                              Jean-Pierre Cluysenaar, Galeries Royales Saint-Hubert, 1847, Bruxelles.

Cette percée de la lumière fut le premier atour qui permit de changer les visiteurs qui a présent se délectent encore actuellement de ces écrins néoclassiques qui abritent des commerces pour la plupart prestigieux, emblèmes d’une époque révolue mais qui laissa son empreinte indélébile dans l’histoire de ces deux villes.

Ce jumelage est donc une belle initiative, relayée par de nombreuses animations (expositions, cinéma, littérature, théâtre), à l’heure des restrictions budgétaires laissant la culture sur le bas-côté des priorités. C’est également une occasion rêvée de célébrer l’amitié franco-belge et le point de départ pour la création d’un réseau de passages européens. C’est, enfin, tout un pan de l’architecture européenne du XIXe siècle qui est remise à l’honneur. De quoi être fier, si ce n’est pas déjà le cas, d’être bruxellois et/ou nantais !

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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